🇺🇸 Hello, direction les US pour finir la semaine — on est à 10 jours de l’élection la plus suivie au monde — et vous parler d’une scène qui s’est répétée tout au long de la campagne américaine pour la Maison Blanche : Donald Trump donnant une interview à un homme, souvent très musclé, souvent blanc et jamais journaliste. L’avenir de la politique se trouverait-il dans les muscles et —surtout— les créateurs/podcasteurs ?
🧨 Au programme : 664 mots pour 3 minutes de lecture. Enjoy ! Harold.
De l’interview dans les colonnes du média américain Semafor de deux porte-paroles de la campagne de Trump sur l’utilisation des médias par leur candidat. Brian Hughes et Alex Bruesewit y expliquent pourquoi ils ont fait d’abord le choix de s’adresser à des « podcasters » plutôt qu’à des « broadcasters ». « Avec cette élection, nous sommes en train de réaliser une étude de cas en temps réel sur la manière dont une campagne politique à l'échelle nationale peut dépasser les préjugés de la vieille garde (ndlr : les médias) vers un endroit entièrement nouveau (ndlr : les podcasts et YouTube) », explique Brian Hughes.
Derrière les diatribes contre les « fake news médias » traditionnelles du camp Trump, se dessine en effet une photographie intéressante de l’état de « l’industrie » de l’information en 2024 aux Etats-Unis. Et comme on dit souvent que ce qu’il se passe aux Etats-Unis, du moins dans l’univers des contenus et des médias, arrivent 2 à 3 ans plus tard en France, ça nous concerne tous.Â
Qui aura la meilleure thumbnail ?
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Là où c’est tout bénef pour le camp Trump, c’est que dans les interviews de l’ex-président avec des figures comme Lex Fridman ou Logan Paul, il est sûr qu’il pourra déverser ce qu’il veut comme fausses informations, sans être contredit. Il a face à lui des créateurs d’accord avec lui et non des journalistes.
Et comme en prime, il touche plus de monde que s’il répondait à ABC ou CNN, pourquoi s’en priver ? « En allant sur le podcast de Patrick Bet-David (entrepreneur/animateur à droite toute de l’échiquier politique américain), on va faire plus d’audience en quelques heures qu’un prime à la télé. Et en plus, on va pouvoir y parler plus longtemps sans être coupé », poursuit Alex Bruesewit.
L’obsession de parler aux créateurs n’est pas seulement celle des équipes de Donald Trump. Le média The Information a dressé une liste exhaustive (voir ci-dessous) des interventions médiatiques des deux candidats à la Maison Blanche dans des podcasts récemment. Chacun y est allé de son format et de sa cible. Kamala Harris a notamment été invitée sur l’un des shows les plus écoutés par les jeunes femmes américaines « Call Her Daddy » sans parler de sa drague des TikTokeurs lors de la convention démocrate dont on vous a déjà parlé dans nos colonnes.
Côté Donald Trump, la liste semble infinie. Son passage dans l’émission FLAGRANT inconnue en France a attiré 6 millions de viewers sur YouTube, et ce n’est qu’un exemple parmi près d’une vingtaine (!!). Et l’ex-président n’en a pas fini, il a prévu d’enregistrer une interview chez le plus gros podcasteur du pays, suivi par des dizaines de millions de fans sur Spotify, ce vendredi : le controversé Joe Rogan. Ah oui, Joe Rogan c’est aussi un mastodonte en vidéo: 17,5 millions de personnes sont abonnés à sa chaîne…
S’il fallait conclure cette question du vendredi par un résumé, il faudrait sans doute prendre celui de Ray Chao, vice-président du groupe Vox Media cité par The Information qui explique que chaque élection présidentielle représente une photographie de l’eco-système médiatique à un instant T :Â
« Les élections de 2008 ont mis en avant les réseaux sociaux lorsque la campagne de Barack Obama a utilisé Facebook. De même, en 2016, Trump a réussi à exploiter son énorme communauté sur Twitter et à rajeunir l’âge des utilisateurs américains de l’application ».Â
L’élection de 2027 sera-t-elle celle du podcast mascu ?Â
UN MOT DE NOTRE PODCAST
Créateur autodidacte, Hervé n’a jamais changé de méthode pour composer ses tubes. Sa recette repose sur une vieille machine : un MacBook Pro de 2009, un logiciel cracké (Cubase 5) et évidemment beaucoup de talent. On a passé une demi-heure avec lui pour qu’il nous parle de son processus de création mais aussi de sa relation aux plateformes sur lesquelles ils enchainent les vannes et les clips viraux. C’est à retrouver sur notre chaine YouTube juste ici !