Hupster

Tous les jours, une question sur l’économie de la création et tous les mercredis une saga décryptée sur une entreprise qui cartonne 💡

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Par Hupster
29 août · 2 mn à lire
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TikTok vs the newsroom

👉 Comment les créateurs se sont imposés à la Convention démocrate

🔎 Hello tout le monde et happy jeudi. Aujourd’hui, on s’intéresse à quelqu’un dont le nom ne vous dit sans doute rien et pourtant, c’est bien lui, Jack Coyne, et non pas les journalistes politiques stars de CNN, NBC, MSNBC ou Fox, qui a eu le privilège d’interviewer, pour un de ses TikTok, Kamala Harris lors de la Convention démocrate organisée à Chicago le week-end dernier. L’atout de Jack ? Il n’est pas journaliste. Il est «créateur». L’histoire en 3 « bullet points ».

🧨 Au programme : 743 mots pour 3 minutes de lecture. Enjoy ! Harold.


Jack est sorti de la lumière il y a quelques années grâce à un mastodonte de YouTube, l’inventeur (ou presque) du vlog quotidien : le new-yorkais Casey Neistat. Pendant plus de 900 numéros, soit près de trois ans, Casey a raconté sa vie tous les jours sur sa chaîne YouTube sans interruption et a explosé tous les compteurs. Parmi les personnalités qui gravitaient autour de lui, il y avait un certain Jack. Toujours la banane, créateur infatigable avec des idées de projet à revendre. Aujourd’hui, Jack est à la tête d’un petit empire médiatique : Track Star. L’idée ? Faire des courtes vidéos sur TikTok et Instagram sous forme de blindtest à la rencontre des New-Yorkais et évidemment, vous me voyez venir, ça cartonne. 

« Ça te dit un TikTok Kamala ? » // @Public_Opinion

Jamais rassasié, et amoureux inconditionnel de sa ville, Jack a profité de son expérience réussie avec Track Star pour mettre en avant son autre média : Public_Opinion. Le pitch, réinventer le vieux journal local, en vidéo, pour aller chercher les histoires extraordinaires des New-Yorkais ordinaires. Simple, basique, et donc, forcément, ça marche. J’ai adoré par exemple cette vidéo sur les personnes qui fabriquent les panneaux de signalisation de toute la ville. Ça déborde d’idées et on apprend plein de choses. Dans sa dernière vidéo pour Public Opinion, Jack raconte une tout autre histoire. Celle dans laquelle il a réussi à rencontrer Kamala Harris en pleine convention démocrate au nez et à la barbe de tous les journalistes américains qui jouent encore des pieds et des mains pour avoir une interview avec la vice-présidente américaine. 


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Grâce au succès de Track Star, Jack a été contacté par les équipes du Parti démocrate qui lui ont demandé si, en 24 heures, il pourrait se rendre à Chicago et réaliser un blindtest avec la femme politique la plus en vue de la planète en ce moment (Jack est monté dans un avion et a foncé (en le racontant évidemment sur YouTube sous forme de vlog).

Cette petite histoire dans la grande histoire est un énième épisode des rapports de force entre médias « traditionnels » et nouveaux venus, notamment aux États-Unis où les créateurs, après les blogueurs dans les années 2000, ont été carrément dragués (et c’est un maigre mot) pour couvrir l’un des rendez-vous les plus importants de la course à la Maison Blanche. La journaliste spécialisée dans la culture web Taylor Lorenz le raconte en détails, et c’est très instructif, dans le dernier numéro de son podcast hebdomadaire « Power User » qu’on vous conseille chaudement.

Ce changement des rapports de force dans « l’industrie » de l'information est un bon thermomètre de l’état de la sphère créative, du journalisme le plus pur à l’entertainment. C’est une bonne nouvelle pour l’accessibilité (YouTube est aujourd’hui le plus grand journal au monde à ciel ouvert, et gratuit). Elle dit beaucoup sur le reach de ces créateurs vs les networks traditionnels, et sur l’utilisation de ces créateurs dans la communication hyper verrouillée de la candidate à la Maison Blanche, et le fossé qui se creuse entre ces deux mondes. Car non, dans son TikTok, Jack ne parle pas de Donald Trump, ni du programme économique de la peut-être future présidente des États-Unis, mais il lui pose plutôt des questions sur sa passion pour le jazz…

Bon malgré tout, j’ajouterai deux post scriptums. Le premier, c’est que les audiences de la télévision ont explosé. Pour la chaine d’infos en continu MSNBC, la dernière nuit de la Convention a été la plus regardée depuis 30 ans ! TV is not dead yet.

Le second, c’est que le ticket démocrate a bien compris qu’il ne pouvait pas se couper des médias traditionnels et se frotter aussi à des questions plus piquantes. La première interview de Harris, ce sera ce jeudi, et elle servira aussi de préparation au débat à venir contre Trump. On appelle ça des sparring partners.  

Erratum : Dans notre saga d’hier sur le succès de la newsletter Playbook Paris de POLITICO, nous avions écrit que c’était « la newsletter politique la plus lue en France ». Nous aurions dû écrire l’une des plus lues* pour être le plus précis possible derrière par exemple « Chez Pol » de Libération qui revendique 75 000 abonnés. Toutes nos excuses.


UN MOT DE NOTRE CHAÎNE YOUTUBE

Cette semaine sur notre chaîne YouTube, on profite du carton au cinéma de Vice-Versa 2 pour vous raconter l’histoire du plus grand studio d’animation au monde : Pixar. Fondé par un certain Steve Jobs, on lui doit des monuments du cinéma comme Toy Story, Là-Haut, Wall E ou encore Ratatouille et vous allez voir, rien n’était gagné d’avance. Pour ne rien manquer, abonnez-vous.