👉 Où on parle d'Allemagne au bord de la rupture et de fatigue informationnelle
☕️ Ok folks. C’est l’heure du conseil de lecture du jeudi. J’avais envie de parler de « fatigue informationnelle », le truc du moment pour expliquer qu’il y a un gros écart entre les enjeux du siècle à venir et la réalité de nos vies d’un côté, et le cirque politico-médiatique de l’autre. Et qu’on le vit moyennement bien.
🇩🇪 Je me demandais si c’était mieux, ou pire, ou pareil ailleurs. Notamment en Allemagne, où c’est pas la grosse kartoffel en ce moment non plus. Je suis tombé par hasard sur cet éditorial d’une journaliste allemande, qui conclut, en gros :
🗣️ « L’Allemagne pourrait être le canari dans la mine de charbon pour les sociétés occidentales. La plupart de nos voisins et amis font face aux mêmes défis : les coûts de la transformation de nos économies carbonées, les périls liés aux nouveaux défis géopolitiques et les difficultés à atteindre une cohésion sociale. Si l'Allemagne, cette zone la plus tempérée de la politique mondiale, n'y parvient pas, qui le pourra ? »
🧨 Au programme : 660 mots pour 3 min de lecture. Enjoy ! Johan.
Bonne question. On ne serait donc pas les seuls dans la mouise informationnelle? De fil en aiguille, j’ai pris la direction de l'Est de l’Europe, et plus précisément le bureau de l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel, dans le quartier de Mitte, à Berlin. Et je suis tombé sur un gros morceau et un pavé de 700 pages, que vient de publier la retraitée de la politique depuis trois ans. 700 pages d’autobiographie pour une carrière politique de 35 ans, dont 18 à la tête du pays le plus puissant d’Europe, c’est pas délirant finalement. 700 pages, on resterait presque sur notre faim, surtout qu’elle a largement peu traité la France, Helmut Kohl, Barack Obama, la Chine et le Moyen-Orient…
Pour traiter de ce livre-événement, le grand magazine allemand Spiegel avait dépêché deux journalistes pour converser avec Merkel. Résultat, un entretien de 25 000 signes (c’est ça le gros morceau) publié fin novembre que je viens de dénicher sur leur site, en anglais. Nein, ich spreche kein Deutsch, das ist wirklich schade.
Le regarde vers un avenir radieux…ou pas
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Est-ce que j’allais en prendre pour 30 minutes de lecture ? Naturlich ! (promis j’arrête) Et bien, c’était totalement passionnant. D’abord parce que les deux journalistes n’ont pas ménagé leur interlocutrice. Et même si on sent un immense respect de leur part, on aurait bien aimé être une petite souris, ça avait quand même l’air musclé. Entretien vivant, réponses bien enlevées, ça se lit tout seul.
La partie politique intérieure allemande peut sembler un peu longue. C’est quand même dingue quand on y pense. L’Allemagne est notre partenaire numéro 1, on a l’histoire commune que l’on sait et on connaît à peine le nom de leurs ministres. Passons, cette interview est l’occasion de nous rattraper. Quoi qu’on pense de la politique de Merkel, on peut pas lui enlever que sa personnalité, sa longévité, ses choix et sa façon de gouverner ont eu des conséquences majeures sur son pays, l’Europe, le monde. Et nous. L’entendre défendre son bilan sur les questions d’immigration, d’énergie, de défense, sur Poutine et la Russie, c’est précieux.
Je retiens aussi une leçon de politique, qui mériterait de s’exporter de notre côté du Rhin. Notamment quand il s’agit de course à l’échalote avec l’extrême droite (certains Rastignac de sous-préfecture seraient avisés de lire l’entretien fissa).
Pour réussir une grande interview, il faut être deux*. En voici une nouvelle preuve. On aimerait en lire aussi en France, des entretiens de cette trempe. Et pas avec des retraités de la politique.
Finalement, c’est peut-être ça le remède à la « fatigue informationnelle ». On mérite tous et toutes un pas de deux avec du muscle, rythmé par l’intérêt général, et des relances. Par où on commence pour se mettre à ce niveau? Et pour ne pas laisser les canaris seuls au fond de la mine ?
*oui, il y avait 4 personnes autour de la table, mais vous avez l’idée.
(À demain pour une nouvelle question Hupster, on va parler d’un power couple sur YouTube...)
UN MOT DE NOTRE CHAINE YOUTUBE
On reçoit cette semaine un monument, une personne impossible à interviewer, qui a connu les grandes heures de la télé et qui est aujourd’hui créateur à part entière sur les réseaux et même en podcast. Entretien sans filtre non pas avec le sniper, mais avec le YouTubeur Laurent Baffie (et on a même une petite surprise à la toute fin de l'interview). Le tout est à voir juste ici.
Hupster
Tous les jours, une question sur l'économie de la création et tous les mercredis une saga décryptée sur une entreprise qui cartonne💡