☕️ Hello, et bon début de semaine. Le double exploit d’Inoxtag, grimper l’Everest et en faire un succès de cinéma (et de YouTube), a donné des envies de mettre en scène de nouveaux défis, où le récit d’aventure compte autant que la performance. Ça marche quand c’est Violette Dorange qui devient la plus jeune skippeuse du Vendée Globe. Ça marche beaucoup moins quand c’est un influenceur running qui annonce un défi insensé. On vous explique tout ça car ça raconte beaucoup de choses de l’époque.

🧨 Au programme : 762 mots pour 4 minutes de lecture. Enjoy ! David.

Il y a quelques jours, le coach sportif et influenceur, Dorian Louvet fait une annonce : il va tenter de faire et de terminer en une seule année (entre mars et novembre) les 7 plus grands marathons du monde : Tokyo, Boston, Londres, Sydney, Berlin, Chicago et New York. Le défi sportif est conséquent et outre qu’il court un marathon en moins de 2h30, l’homme qui veut le tenter n’est pas un inconnu pour au moins deux raisons : il a été candidat à Koh Lanta et il a une grosse communauté sur Instagram. Normal donc qu’il embarque avec lui les équipes de RMC Sport qui vont le suivre durant toute cette année.

L’annonce est faite sur Instagram dans une vidéo où le choix des mots a son importance. On parle d’aventure humaine, on y promet d’écrire l’Histoire en repoussant ses limites, on y confie sa peur de ne réaliser ce rêve d’une vie… Ça ne vous rappelle rien ? Oui, c’est tout un langage d’Inoxtag a popularisé avec son Kaizen. C’est une manière très personnelle de vivre et de rendre compte d’un exploit que le YouTubeur a imposé en en faisant un succès phénoménal.

Tout ça peut paraître logique de vouloir surfer sur la même vague. Au début, tout va bien et les réactions sont positives. Mais quelque chose va déraper très vite.

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Le problème que rencontre très vite Dorian Louvet, c’est que son projet est un non-sens écologique. En un seul aller-retour Paris-Boston, le sportif va déjà dépasser le budget carbone annuel cible pour une personne. Autant dire que son empreinte carbone va exploser avec un tel projet. Inoxtag n’avait pas été exempt de critiques sur les aspects anti-écologiques de son projet mais il avait su s’en sortir par la sincérité de sa démarche et en mettant en avant tous les sherpas qui l’ont aidé à gravir son Everest.

Pourtant, l’allure est belle…

Sauf que là, ça ne s’est pas passé comme ça pour Dorian Louvet. Très rapidement, ils ont été très nombreux à vouloir questionner l’intérêt de son défi. Y compris des stars du monde de l’ultra-trail où la question écologique est très sensible. Même la mythique UTMB fait l’objet de nombreuses critiques pour avoir accepté un temps de mettre en avant un sponsor automobile et pour accueillir trop de monde sur des sites naturels.

Problème supplémentaire, la crise est très mal gérée. Quelque 300 commentaires négatifs sont supprimés sous la vidéo et cela provoque aussitôt un effet Streisand d’école et attire encore plus d’attention sur cette polémique, chez les médias spécialisés et mainstream, et dans tous les endroits où ça parle de trails et de marathons (et il y en a beaucoup aujourd’hui).

Ça dit qu’on ne peut pas partager et vendre une aventure humaine si le côté humain, c’est seulement se faire plaisir à soi. Les stars du trail l’ont bien compris. 

Vous avez d’un côté un Killian Jornet qui enchaîne seul ou presque tous les sommets des Pyrénées ou des Alpes, juste pour se connecter à la nature. Il en tire des documentaires très émouvants qui disent quelque chose de notre rapport à la nature et des changements du monde. Bon, son petit côté troll le fait gravir le Mont-Blanc juste au moment de la course de l’UTMB qu’il boude pour les raisons évoquées plus haut. 

Vous avez de l’autre un Mathieu Blanchard qui documente sur Instagram en ce moment tout son périple dans le grand nord canadien avec la nature omniprésente. 

Tout ça fait également écho à un William Bon Mardion, champion du monde de ski alpinisme qui refuse de prendre part à une compétition pour dénoncer les dérives de son sport qui s’adapte de la pire des manières aux changements climatiques et au manque de neige.

La manière de raconter le sport et l’aventure a beaucoup évolué ces dernières années. La performance ne suffit plus. Il y a besoin de récit, de sincérité, de valeurs. Et avis aux amateurs, la mise en scène ne suffit pas.

^{UN MOT DE NOTRE CHAINE YOUTUBE}

La vie d'Hibou a changé grâce à une vidéo. Un jour, il envoie une maquette à l'un de ses YouTubeurs préférés : ‪Joyca qui l'embauche dans la foulée. D'un coup, Hibou rejoint la bande, cadre et monte des vidéos vues chaque semaine par des millions de personnes.

Avec lui, on a parlé pendant 30 minutes de montage (évidemment) mais aussi d'exposition médiatique et de creator economy. Dites-nous ce que vous pensez de l'échange en commentaire et quels types de profils vous aimeriez voir sur notre chaine. Et si ça vous a plu, abonnez-vous, ça nous aide beaucoup à continuer ces interviews.