👉 Notre lettre ouverte au Sommet de l'IA
☕️ Hello et bon lundi. Et oui, on en a déjà pas mal parlé ces derniers jours. C’est vrai qu’il a l’air important ce sommet au moment où on est reparti dans un mode où c’est à qui aura la plus grosse IA. Alors, nous, humbles serviteurs de cette newsletter qui avons connu cet internet que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, on avait juste un truc à dire. Alors on a écrit une petite lettre à qui de droit.
🧨 Au programme : 689 mots pour 4 minutes de lecture. Enjoy ! David.
Comme tu vas avoir sous la main pas mal de chefs d’Etat et d’entreprises pour parler du devenir de l’IA, j’en profite pour te glisser un petit mot personnel, parce que je sais bien que vous allez parler attractivité de l’Europe, soutien au développement de ces nouvelles technologies, compétitivité des entreprises, régulation… Des trucs importants et enthousiasmants, je n’en doute pas. Mais je ne voudrais pas que tu oublies le reste.
Pour le reste justement, je vais te raconter une petite histoire. Celle d’un journaliste de la trentaine qui a vu débouler Internet dans sa vie personnelle et professionnelle. On ne se souvient pas mais wouahou quoi ! Comme le dit le romancier Michael Grothaus, c’est le pays des merveilles, un lieu libérateur, exempt de toutes formes d’influences, un lieu transversal propice à l’égalité, dont on pensait qu’il allait gommer les différences.
Et puis l’Internet est devenu liquide, gluant, s’insinuant dans tous les pores de nos vies virtuelles, physiques, communautaires, citoyennes.... Avant de devenir l’outil d’influence par excellence. Bref, on a collectivement merdé à conserver les promesses qu’il portait en lui..
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Ce n’est même pas qu’il a perdu sa pureté originelle, c’est juste qu’il n’a plus grand chose d’humain. C’est la théorie du « Dead Internet » qui postule que le contenu organique créé par l'homme qui a alimenté le début du web dans les années 1990 et 2000 a été usurpé par un contenu créé artificiellement, qui domine maintenant ce que les gens voient en ligne.
Ça a pris un peu de temps avant que l’Internet ne mute en quelque chose dont personne ne voulait au départ. L’intelligence artificielle n’a même pas fini d’écrire le premier chapitre de son histoire grand public qu’elle est déjà au cœur de toutes ces tensions.
Elle est là, la vraie submersion et elle est déjà sous nos yeux. Ainsi Newsguard, startup américaine de lutte contre la désinformation, fait depuis des mois le décompte des sites d’informations non fiables générées par l’IA. Elle en est à plus de 1000 dans 16 langues différentes. Côté francophone, c’est le site Next avec l’appui de Libé qui s’est collé à cette tâche et qui a aussi déniché « au moins un millier de sites nourris avec des contenus d’actualité fabriqués tout ou partie par des IA ».
Même si les faux avis sont déjà monnaie courante sur Internet, le monde de la notation dans lequel nous baignons entre aussi en territoire inconnu. Les outils d'intelligence artificielle générative permettent aux internautes de produire rapidement des critiques en ligne détaillées sans aucun effort..
The Fast Company raconte comment The Transparency Company qui utilise des logiciels pour détecter les faux avis, a commencé à voir des avis générés par l'IA apparaître en nombre mi-2023 et qu'ils se sont multipliés depuis. En décembre, The Transparency Company a analysé 73 millions d’avis dans trois secteurs : les services à domicile, juridiques et médicaux. Près de 14 % des avis étaient probablement faux, et l’entreprise estime que 2,3 millions d’avis étaient partiellement ou entièrement générés par l’IA.
Et quand on voit les démos de OmniHuman-1, la dernière « pépite » de ByteDance et comment elle est capable de transformer une photo en une vidéo animée, on ne peut pas s’empêcher de penser à la manière dont elle pourrait être détournée de son objet initial.
Bref, madame Sommet de l’IA, dans ton planning chargé, n’oublie pas d’évoquer tout ça. Parce que sinon, nous, on sera rapidement submergés par un tsunami de contenus et de données qui noieront l’idée même de valeur.
La vie d'Hibou a changé grâce à une vidéo. Un jour, il envoie un montage à l'un de ses YouTubeurs préférés : Joyca qui l'embauche dans la foulée. D'un coup, Hibou rejoint la bande, cadre et monte des vidéos vues chaque semaine par des millions de personnes.
Avec lui, on a parlé pendant 30 minutes de montage (évidemment) mais aussi d'exposition médiatique et de creator economy. Dites-nous ce que vous pensez de l'échange en commentaire et quels types de profils vous aimeriez voir sur notre chaine. Et si ça vous a plu, abonnez-vous, ça nous aide beaucoup à continuer ces interviews.