☕️ Hello et bon mardi, vous voyez tous ces gens qui annoncent quitter X avec pertes et fracas ? Il y a deux manières de voir ça :
1/ se focaliser sur X et considérer ça comme un geste symbolique de résistance politique, une manière de rendre les derniers honneurs à la démocratie numérique ;
2/ replacer tout cela dans un grand mouvement de polarisation
➡️ Nous, on choisit la 2 et on vous explique pourquoi.
🧨 Au programme : 710 mots pour 3 min de lecture. Enjoy ! David.
La grande défection de X, mis au service de l’idéologie trumpiste par Elon Musk son propriétaire, a commencé avant même que Trump 2.0 ne commence. Selon Similarweb cité par Axios, l'utilisation de l'application Bluesky aux États-Unis a augmenté de 519 % dans les semaines qui ont suivi l'élection, par rapport aux 10 premiers mois de l’année. Et des médias prestigieux comme The Guardian ont annoncé ne plus vouloir poster sur X.
En France aussi, on a vu des entreprises de presse comme Ouest-France, des personnalités, des journalistes annoncer leur départ de l’ex-Twitter. On voit bien que quitter X ou une autre plateforme devient presque un acte politique. Une manière de se positionner dans ce grand théâtre où chacun veut avoir une opinion, une prise, un mot à dire.
Au fond, le véritable problème n'est pas Musk, mais notre rapport maladif aux réseaux sociaux. Tout ça se traduisant à différents niveaux et sur tous les canaux de diffusion, qu’ils soient imprimés, radiodiffusés, ou télédiffusés par :
Du commentaire permanent
Des opinions survalorisées
La confusion entre faits et analyses
Une recherche de légitimité à travers la parole publique
L’illusion d'avoir un impact par ses publications
L’impression de posséder les abonnés
L’obligation de former une communauté de pensée
Ce n’est pas qu’une question de bulle de filtres, ce sont les éléments à la base de la polarisation, non pas de X, mais de notre époque. Il faudrait voir ça comme une réaction nucléaire: X s’échauffe, les journalistes voient X comme un thermomètre, en rajoutent une couche par peur de perdre le momentum, et replongent dans X. Clairement radioactif…
Vous vous souvenez de ce petit oiseau qui trônait, fut un temps, dans les rues de San Francisco…
UN MOT DE NOTRE SPONSOR
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Aux Etats-Unis, on peut observer d’autres mouvements similaires où chacun cherche son camp. Lefty, une application de rencontres pour les progressistes, a connu une augmentation de 453 % des téléchargements au cours des deux semaines qui ont suivi l’élection. Créée par Peter « the libertarian » Thiel, The Right Stuff, une application de rencontres conservatrices, compte désormais 3,4 millions d'abonnés sur TikTok.
Plus globalement, les Républicains cherchent à se créer un écosystème favorable à leurs idées depuis la fin de Trump 1.0. Rumble, une alternative à YouTube pour les conservateurs a été financée notamment par Peter Thiel ainsi que le prochain vice-président JD Vance. Donald Trump a lui-même lancé Truth Social, son propre réseau social. Et évidemment, Elon Musk a racheté Twitter pour en faire ce qu’on sait aujourd’hui.
Le premier mandat de Trump avait profité au New York Times qui avait connu une augmentation très forte de ses abonnés. Le même mouvement est déjà à l'œuvre. On a pu le voir avec une vague de désabonnement très forte au Washington Post après que Jeff Bezos a refusé au journal de prendre parti pour Kamala Harris. Même chose au Los Angeles Times. Au contraire, au lendemain de l’élection, The Guardian a récolté 2,4 millions de dollars en deux jours. Idem à la télévision où un CNN qui a tenté le même mouvement de neutralité que le Washington Post a vu ses audiences baisser.
À ce stade, on a surtout des questions. Avec tous ces mouvements, est-ce qu’on n'est pas en train d’entériner un monde numérique où plus rien ne se confronte et tout se conforte ? Est-ce qu’on ne fige pas un monde partagé en silos étanches qui ne communiquent plus ? Que se passera-t-il si les algorithmes dopés à la polarisation n’ont plus d’opinions contraires à se mettre sous la data?
Si c’est le cas, c’est une nouvelle utopie d’Internet qui disparaît. Le retour des frontières n'affecte pas que le monde physique. Nous n’avons plus des personnes qui se parlent mais des blocs qui se regardent. Ce monde numérique qu’il nous plaisait de décrire sous forme liquide a repris des formes solides. Indéboulonnables ?
UN MOT DE NOTRE CHAINE YOUTUBE
Arthur Laloux se considère comme un sculpteur des temps modernes, son métier : monteur YouTubesque. Après avoir découvert les joies du montage sur Windows Movie Maker gamin, il s’est très vite fait remarquer par des youtubeurs et des collectifs pour son travail.
Et un jour, il rencontre McFly et Carlito avec qui il va collaborer pendant plusieurs années. Pour ce nouveau face-à-face d’Hupster, Arthur nous raconte son parcours, des anecdotes improbables sur le duo de créateurs le plus connu de France et nous parle aussi de ce qu’il pense du YouTube d’aujourd’hui, lui qui est arrivé sur la plateforme au début des années 2010.