☕️ Allez, je fais un petit pari. La notion de «découplage» va s'imposer comme une des notions de l’année et ça sera le sujet de mes petites recos du vendredi, avec 2 zakouskis à lire et ou écouter. Le découplage, on en parle depuis quelques années pour désigner la séparation progressive des économies et systèmes technologiques des Etats-Unis et de la Chine. Mais on pourrait aussi utiliser cette notion de découplage comme réponse à la transformation profonde de nos relations sociales sous les effets des réseaux sociaux. 

🤯 Bon, dans les deux cas, on nous promet l’apocalypse. Et bien figurez-vous que j’ai trouvé deux raisons d’être optimiste. Des solutions existent ! Oui madame, oui monsieur. Allez, go, les recos.

🧨 Au programme : 628 mots pour 4 min de lecture. Enjoy ! Johan.

Excellent billet plein d’optimisme du directeur d’un Think Tank spécialisé en relations internationales et développement durable l’IDDRI, Sebastien Treyer. En résumé, dans ce monde qui se fragmente, où les deux principales économies vont chercher à se séparer l‘une de l’autre, où les discussions transactionnelles et les ingérences vont menacer l'ordre mondial, le respect des règles devient essentiel pour défendre nos biens communs et éviter le chaos. Comment faire si personne ne veut jouer avec les règles? Nouer d’autres alliances solides avec les pays du Sud et jouer un rôle pivot pour construire un dialogue global et des normes favorables à un avenir durable. 

On va pas réexpliquer ici comment les algorithmes des plateformes sociales découpent les communautés en centres d'intérêt toujours plus fins ou militarisent les mensonges et les manipulations.… Soit pour gagner de l’argent, soit pour fracturer les communautés. Cette personnalisation extrême crée deux phénomènes nouveaux et hyper puissants : au sein d'un même foyer, les membres d'une famille peuvent ne plus partager aucune expérience informationnelle et culturelle communes. Individualisation, polarisation, tension, etc.

On en sort comment ? Certains proposent des solutions radicales : quitter les réseaux sociaux problématiques, se replier dans sa communauté de convaincus. Trump l’a fait en 2020 en créant son réseau, certains en France quittent X pour se réfugier sur BlueSky. 

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Deux remarques :
1 Si nous quittons Twitter/X parce que son fondateur soutient Trump et promeut des idées radicales, faut-il aussi abandonner Meta, TikTok, Apple, Amazon, qui ont choisi aussi de se rallier à Trump ?

2 L’alternative à ces plateformes est-elle conforme aux attentes des usages ? Je ne suis pas certain que la raison pour laquelle les usagers se rendent sur les plateformes sociales soient l’information, ou l’envie de se cultiver, ou de lire les analyses en 400 signes des politiques. C’est là qu’arrive ma reco numéro 2. Une très riche discussion de Jon Stewart avec un défroqué de la tech, Tristan Harris, et le journaliste du NYT Ezra Klein. Je suis plutôt d’accord avec ce dernier, certain que la plupart des usagers des plateformes n’y sont pas pour s’informer mais pour se divertir, s’amuser, partager des expériences. Ce qui rend si puissantes TikTok et Instagram, c’est que les usagers sont exposés à la politique au hasard de leurs pérégrinations. Si on veut des alternatives à X/TikTok/Meta, il faut que ces alternatives proposent une expérience au moins du même niveau d’invasion, de «grabby» que X/TikTok/Meta. A partir de là, on pourra proposer un design plus éthique et favorable au commun.

Pour conclure, en regardant les pratiques et les usages, et les succès des créateurs et créatrices de contenus, je voudrais qu’on fasse confiance aux jeunes générations. Si leurs pratiques diffèrent de celles de leurs ainés, elles n'en sont pas moins valables. Les Squeezie, Beast, Lena, Inox produisent une culture commune et grand public. Ce n’est pas de l’information, mais ce n’est pas du repli. 

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