☕️ Hello et bon mardi.

📱On ne sait pas encore ce que va devenir TikTok aux Etats-Unis. Après s’être sabordée dimanche, l’application a refait son apparition pour les utilisateurs américains après avoir obtenu quelques assurances de la part de Donald Trump officiellement président depuis lundi soir. Ce feuilleton à rebondissements (on l’avait prédit) dont on ne connaît pas la fin  nous a permis d’apprendre deux ou trois petites choses. Listons-les ensemble.

🧨 Au programme : 744 mots pour 5 min de lecture. Enjoy ! David.

L’application a été plus royaliste que le roi. En l’absence de certitudes sur une possibilité de continuer d’être présent sur le sol américain, elle a tout débranché. Elle aurait pu se contenter de laisser les opérateurs la rendre indisponible. Elle a préféré prendre les devants et éteindre son service à tous les Américains. Y compris ceux qui vivent à l’étranger mais dont le compte est localisé aux Etats-Unis.

Dimanche donc, de nombreux TikTokeurs ont partagé le message de service qu’ils ont reçu un message leur indiquant que l’application n’était plus disponible. Tout en indiquant que Donald Trump allait travailler avec elle à trouver une solution.

Et c’est plutôt bien joué. Voyant que Joe Biden, président sortant, ne prendrait aucune décision après la confirmation par la Cour Suprême interdisant TikTok aux Etats-Unis sauf en cas de revente à un tiers américain, la maison-mère ByteDance a donc joué le jeu de la légalité. Exactement ce qu’on lui reproche de ne pas faire. Et elle a reporté la pression sur Donald Trump qui a indiqué ces derniers jours qu’il espérait trouver une solution. Mais à quel prix pour lui ? C’est la prochaine question.

Bug dans la matrice…

Le nouveau président des Etats-Unis a donc l’avenir de TikTok entre ses mains. La question est de savoir est en position de force. Plusieurs options :

• Certes, TikTok pourrait perdre le marché américain mais ce n’est pas vital pour elle, car elle est implantée très fortement ailleurs dans le monde. Il ne faudrait pas que la décision américaine, déjà appliquée en Inde, fasse boule de neige. Mais elle a plutôt intérêt à tenir et surtout toute décision stratégique de ByteDance ne peut pas se décider sans la Chine.

• Pour Donald Trump, ce n’est donc pas qu’un dossier américano-américain. Et ce n’est pas une bonne nouvelle, car toute négociation devra se faire avec la Chine. Comme il a promis de tout faire pour sauver TikTok, il y a le risque qu’il se mette en position de faiblesse. Le comble, alors que c’est TikTok qui veut rester. Le problème pour Trump est de savoir quel est le prix du sauvetage de TikTok et si ça vaut le coup d’être redevable du gouvernement chinois. Ce n’est pas si sûr. En tout cas, beaucoup moins que je ne le pensais il y a quelques semaines.

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La solution la plus légale qui s’offre à lui est de faire respecter la loi qui a été votée à une large majorité par des conservateurs et des démocrates. Car pour le reste, les autres solutions sont un peu borderline, mais ce n’est pas vraiment ça qui va le gêner. Sauf qu’en face, il a aussi des membres influents de son parti qui sont bien décidés à faire bannir TikTok. Et qui l’ont dit haut et fort.

Alors certes, c’est la lune de miel entre la Big Tech et Trump en ce moment, mais toute cette concurrence à TikTok pourrait s’émouvoir que la loi ne soit pas la même pour tout le monde et demande à la faire respecter. Trump aurait du mal à justifier d’aller contre des intérêts économiques américains qui sont le cœur de son projet.

Non et c’est pour moi la principale surprise du shut down opéré par TikTok dimanche. Oui, on a vu les TikTokeurs et TikTokeuses publier en message sur Instagram le message de service annonçant l’indisponibilité de l’application. Oui, beaucoup à titre individuel se sont plaints des conséquences sur leurs revenus. 

Mais on n’a pas vu de mobilisation générale, on n’a pas vu un front pour défendre  leur « modèle économique », leur liberté d’entreprendre. On a eu l’impression à fois, que personne ne pensait que cela pouvait arriver, et que tout le monde s’est résigné très vite quand ça s’est produit.

On savait que les influenceurs devaient apprendre à adapter leur business model du jour au lendemain en fonction du bon vouloir des plateformes. Maintenant ils doivent en plus gérer les imprévus légaux.

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Justine Reix est journaliste mais elle ne travaille pas pour des médias. Son job à elle, c'est d'écrire des vidéos pour des YouTubeurs : une enquête pour Simon Puech en passant par un grand format pour Hugo Décrypte, une vidéo horreur pour Squeezie ou une analyse pour Charles Villa‬.

Elle nous raconte pendant près de 30 minutes en quoi ça consiste et comment on collabore au quotidien avec des créateurs qui ont commencé en faisant tout eux-mêmes. N'hésitez pas si des profils comme Justine vous intéressent et on essaiera d'organiser d'autres interviews de ce type. La vidéo est juste ici, enjoy et abonnez-vous !