👉 Ou comment les super riches, sont vraiment super riches, et sont super similaires
☕️ Hello, on s’intéresse aujourd’hui aux super super super riches, à savoir le club très fermé des super milliardaires. Ils sont 24 et désolé, ça va être de plus en plus dur de faire partie de ce club. Qui sont-ils ? Quels sont leurs réseaux ? The Wall Street Journal a répondu à ces questions. Et c’est très instructif.
🧨 Au programme : 1021 mots pour 6 minutes de lecture. Enjoy ! Johan.
Les milliardaires sont désormais tellement nombreux, et pour certains tellement riches qu’on se demande s’il n’y a pas un parfum de lutte des classes dans le classement Forbes des plus grandes fortunes de la planète.
Ma reco de la semaine se porte sur un article de Katherine Clarke, ci-devant journaliste au fanzine trotskiste The Wall Street journal, qui s’est livré à une analyse hyper intéressante et instructive de cette caste à part que sont les super riches. Enfin, surtout les super super super riches. D’ailleurs, ce club hyper select de super super super riches a un nom: celui des super milliardaires.
Sachez que si vous voulez prétendre à une carte du club, il faut que votre fortune dépasse 50 milliards de dollars.
Vous n’imaginez pas les soucis qu’on a quand on est super milliardaire. Désolé, mais on n’a pas les mêmes soucis que les simples milliardaires. Vous allez voir. Déjà, pour vous donner un ordre d’idée de leur fortune: ce club pèse l’équivalent du PIB de la France.
Ah oui, un dernier truc. Ils ne sont que 24. Oui, 24 personnes pèsent autant que 68 millions de Françaises et de Français. Et parmi ces 24, 16 sont centimilliardaires selon les données Altrada.
Vous en connaissez la plupart des membres. Mais ce n’est pas tant leurs noms qui nous importent. Ce qui m’a frappé à la lecture du WSJ, ce sont les leçons que la bible du capitalisme en tire.
J’en ai sélectionné 10, de quoi faire une petite liste façon bullet points.
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10. En 1987, la première liste Forbes comptait 140 milliardaires totalisant 295 Mds $. Le plus riche était Yoshiaki Tsutsumi (20 Mds $). Aujourd’hui, Elon Musk tout seul vaut 419,4 Mds $, soit 21 fois plus que Tsutsumi et plus de 2 millions de fois le patrimoine médian des ménages américains.
9. Ces 24 superbillionnaires qui possèdent donc au moins 50 Mds $ (chacun) détiennent 16 % de la richesse des milliardaires (vs 4 % en 2014), les 3 300 Mds $ du PIB de la France.
8. Ils sont majoritairement des entrepreneurs de la tech. Sur les 10 plus riches, 6 viennent du numérique (Musk, Bezos, Zuckerberg…). Leur fortune dépend fortement de la valorisation boursière et varie de plusieurs milliards en une année.
Contrairement aux riches industriels du XIXe et XXe siècle, les milliardaires d’aujurd’hui voient leur fortune grimper ou chuter avec les marchés, parfois de dizaines de milliards en un an, selon la confiance des investisseurs.
Qu’ils perdent ne met pas en danger leur appartenance au club. Quand l’action Nvidia a perdu 17% de sa valeur en quelques heures à la bourse de New York il y a quelques semaines, et que la fortune de son fondateur, Jensen Huang, a fondu de 21 milliards de dollars, il restait toujours largement au-dessus du plancher…
7. Contrairement aux Rockfeller, Carnegie ou Vanderbilt, les super super riches de l’ère industriel, l’âge d’or de la fin du 19e siècle, la majorité de nos superbillionnaires sont des self-made men. En 2005, 97 milliardaires de la liste Forbes 400 avaient hérité de leur fortune. Moins de la moitié y figurent encore en 2024.
L’ère est aux bâtisseurs de start-ups et empires digitaux, construits en quelques décennies. Trump ne s’est pas trompé en parlant d’un nouvel âge d’or américain. La référence sonne positivement aux oreilles des Américains, pas sûr que la future musique soit agréable pour le plus grand nombre.
6. Chaque superbillionnaire détient au moins 100 millions $ en biens immobiliers. Michael Dell a été le premier à acheter un penthouse à 100 millions $, à Manhattan. Bezos a acquis trois villas à Miami pour 234 millions $, Ellison a battu un record en Floride avec un achat à 173 millions $, et Zuckerberg a transformé un domaine à Lake Tahoe en forteresse privée. Bill Gates détient 242 000 acres de terres agricoles.
5. Les superbillionnaires restent massivement des hommes : sur les 24 identifiés, seules trois femmes figurent dans la liste. Et cocorico, il y a une Française parmi les 3, c’est Françoise Bettencourt Meyers (héritière de L’Oréal, 100 milliards $). Comme quoi, la théorie du pot de yaourt, ça marche aussi quand tu es super blindée.
4. Dans les 24, essentiellement des fortunes américaines. Quelques Européens dans la course à l’hyper fortune, avec nos deux Frenchies, Bernard Arnault, 3e, et Françoise Bettencourt, 20e. Encore une fois, c’est la tech qui amasse les colossales fortunes quand les Européens en sont encore à l’âge de l’acier ou du luxe. L’Asie, avec des figures comme Mukesh Ambani (Inde, Reliance Industries) et Zhong Shanshan (Chine, Nongfu Spring), commence à s’éveiller.
Passons maintenant aux leçons et aux critiques
3. Si on est superbillionnaire, c’est que globalement, on a prospéré grâce à des lois mal adaptées à la tech. Des monopoles comme Amazon ou Tesla dominent leur marché. Selon l’économiste Joseph Stiglitz, interrogée par le WSJ, leur fortune est amplifiée par des lois fiscales favorables et la maîtrise absolue de l’optimisation fiscale qui va avec. Stiglitz souligne que les lois antitrust, conçues pour Standard Oil et le XXe siècle, peinent aujourd'hui à limiter la domination des géants du numérique.
2. Stigliz, prix Nobel d’économie: « Ces types vivent dans un monde totalement différent de celui des Américains ordinaires. Ils n’ont pas besoin d’envoyer leurs enfants dans les écoles publiques, de fréquenter les hôpitaux publics ou de compter sur l’assurance santé comme le font les citoyens lambda. Une division aussi profonde est un facteur de polarisation et, selon moi, elle sape la solidarité essentielle au bon fonctionnement d’une société. »
Quand en plus c’est le club des 24 qui dirige désormais la ligne éditoriale et algorithmique des médias qu’ils possèdent…
1. Une des remarques les plus surprenantes de cet article, c’est la citation de Luigi Zingales, un professeur d'économie et animateur du podcast Capitalisn’t. Qui considère l’essor de cette classe de supermilliardaires comme un symptôme de l’échec du capitalisme aux États-Unis, à cause du système juridique américain, qui permet aux entreprises technologiques de protéger à l’excès leurs secrets commerciaux et leurs innovations, rendant toute concurrence impossible.
Pour rentrer dans le club des 24, ça va coûter de plus en plus cher. L’ascenseur social est bloqué aussi pour les milliardaires…
Elle a commencé à faire des sketchs sur Facebook avant de se lancer en indépendant sur YouTube. Aujourd'hui, elle est l'une des talents de l'une des principales agences de créateurs en France , Bump (co-fondée par Sqieezie) et remplit les théâtres avec son célèbre « Podkatz ». On est très content de recevoir Juliette Katz sur Hupster cette semaine.