👉 La situation catastrophique de la production audiovisuelle britannique doit-elle nous inquiéter?
☕️ Hello, pour ce week-end, je vous propose de regarder de près ce qu’il se passe dans la production audiovisuelle au Royaume-Uni. Parce que c’est un peu inquiétant si l’on en croit une enquête de The Guardian. Je vous explique tout ça…
🧨 Au programme : 460 mots pour 3 minutes de lecture. Enjoy ! Johan.
Dès que 100 personnes perdent leur emploi après la fermeture d’une usine, ça fait la une des journaux nationaux. Mais la situation est 40 fois pire dans l'industrie du cinéma et de la télévision en ce moment, et personne ne semble s'en rendre compte. On pourrait remplir un stade avec toutes les personnes affectées.
Cette petite phrase glaçante est tirée de ma reco du vendredi qui dépeint la situation catastrophique du secteur de l'entertainment britannique. Alors vous avez sans doute parmi vos proches une ou plusieurs connaissances qui travaillent, en France, dans le secteur de l'audiovisuel. Et vous les avez souvent entendu tenir des discours inquiets sur la situation de « the Industry »: un coup, c'est le cinéma qui ne va pas hyper bien, une autre fois ce sont les plateformes, ou les télévisions, ou les incertitudes internationales et nationales qui pèsent sur l’écosystème…
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Eh bien la prochaine fois que vous entendez ces connaissances s'inquiéter, pour eux-mêmes ou les entreprises dans lesquelles ils et elles travaillent, partagez-leur cet article du Guardian. Là-bas,the winter has come, il n'est toujours pas reparti, et on ne sait pas trop quand va venir le printemps.
Près d'un cinquième des travailleurs indépendants du secteur audiovisuel sont au chômage et n'ont travaillé que trois mois ou moins au cours des douze derniers mois. Des groupes en ligne réunissant des milliers de personnes ont été créés pour aider ceux qui doivent changer de carrière, des producteurs de télévision avec des décennies d'expérience sont ruinés, d'autres travaillent comme employés de supermarché ou serveurs dans des pubs...
Comment en est-on arrivé là ? On aurait pu penser que le temps de cerveau disponible allait migrer sur les plateformes, et compenser le déclin des médias traditionnels. Les producteurs n'avaient qu'à basculer de l'un à l'autre. Et voilà.
Sauf que, si le temps de cerveau a bien migré, la production n'a pas suivi. Netflix et Amazon collaborent bien avec les diffuseurs britanniques, avec des projets faramineux, type «Bridgerton», mais le volume n'y est pas. Les dépenses en coproductions ont même été divisées par deux en 2023 par rapport à 2022.
Le plus dur pour les gens de la télévision, c'est que l'essentiel des emplois venaient des « prods » à petit budget, émissions de télé-réalité, jeux télévisés et talk-shows... Et là, entre l'absence de prise de risque, l'essoufflement du genre et la concurrence des plateformes gratuites, le choc est rude.
Laissons le mot de la fin à Amelia Brown, directrice de Fremantle UK, l'une des plus grandes sociétés de production indépendantes, qui déclarait récemment :
L'ancien modèle économique n'existe plus vraiment... Même les plus grandes sociétés doivent s'adapter. 2025 sera encore une année d'ajustement.
Retraversons la Manche. En France, on n'en est pas là. L'écosystème a l'air de tenir. Mais pour combien de temps encore ?
Elle a commencé à faire des sketchs sur Facebook avant de se lancer en indépendant sur YouTube. Aujourd'hui, elle est l'une des talents de l'une des principales agences de créateurs en France , Bump (co-fondée par Sqieezie) et remplit les théâtres avec son célèbre « Podkatz ». On est très content de recevoir Juliette Katz sur Hupster cette semaine.