👀 «Ne Zha 2» ou la fin du soft power hollywoodien ?

👉 Ou pourquoi la Chine mise autant sur les films d'animation...

Hupster
3 min ⋅ 13/03/2025

☕️ Hello, je voulais vous raconter aujourd’hui pourquoi le succès de la Chine dans les films d’animation n’était pas du tout le fruit du hasard. Il s’agit d’une stratégie qui va bien au-delà des écrans de cinéma. Ne Zha 2, dernier immense succès en date sur le seul sol chinois, est d’ailleurs le film qui va acter la fin de l’hégémonie culturelle américaine tel qu’on la connaît jusqu’à présent.

🧨 Au programme : 531 mots pour 3’30 de lecture. Enjoy ! David.


De quoi on parle ?

On parle du film d’animation Ne Zha 2, devenu le plus gros succès du cinéma chinois quelques jours après sa sortie, en dépassant le milliard de dollars de recettes. Rappelons que le film n’est distribué qu’en Chine et que le précédent record était détenu sur le sol chinois par Star Wars Episode VII : Le Réveil de la Force. Le premier Ne Zha, sorti seulement en Chine en 2019, était déjà un succès mais sans commune mesure avec ce qu’il se passe en ce moment.

Ce petit bonhomme est un Hollywood Killer

Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que le personnage de Ne Zha, mi-garçon mi-Dieu, est inspiré d’une épopée chinoise du XVIe siècle, L’Investiture des dieux, un roman de la dynastie Ming qui mélange mythologie et éléments historiques. Ce n’est pas qu’une question d’histoire, ceux qui l’ont vu en parlent comme d’un spectacle d'animation réussi avec des scènes d’action tout aussi réussies visuellement, notamment ses scènes de combat très fluides.

Bref, tous les éléments nécessaires pour redorer la fierté de la Chine qui essaie depuis dix ans de se passer d’Hollywood. Parce que, ce qui se joue déborde des écrans.


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Ça change quoi pour la Chine ?

Ça change beaucoup de choses. Jusqu’ici, en matière d’animation, on parlait surtout des scènes américaines et japonaises. Ne Zha et sa suite mettent en valeur cette nouvelle école chinoise, avec des succès basés sur des mythes locaux mais qui peuvent avoir une portée à l’international.

Ainsi, ils font évoluer les références culturelles collectives. Comme le souligne The Conversation, «le poids de la tradition cède la place à quelque chose de nouveau, reflétant une Chine en mutation où les jeunes générations définissent leurs propres chemins». Mais cette histoire qui au fond parle de l'identité, de libre arbitre, d’autodétermination et de rébellion, peut aussi intéresser le plus grand nombre.

Et c’est comme ça que ces films se transforment en outils de soft power à l’international. Surtout que les producteurs n’ont pas oublié de développer ce qui va avec ce genre de blockbusters, à savoir les produits dérivés et le tourisme culturel lié à la mythologie.

The Diplomat raconte comment «un commentateur nationaliste estime que ces films devraient encourager les Chinois à avoir davantage confiance en eux-mêmes». Le ministère chinois de la Défense est même soupçonné d’avoir utilisé de manière explicite une réplique de Ne Zha 2 pour menacer Taiwan.

Ça change quoi pour les autres ?

Les autres, ce sont principalement les USA. On a raconté à quel point ses sources d’inspiration habituelles étaient en train de se tarir. Et alors qu’Hollywood tourne en rond, les Etats-Unis se replient sur eux-mêmes et délaissent complètement ce terrain du soft power comme outil économique.

Preuve supplémentaire qu’Hollywood ne sait plus quoi faire de ses mythes, Gizmodo raconte les stratégies de Disney pour planquer sa nouvelle adaptation de Blanche Neige.

On saura très vite si Ne Zha 2 marque le début d’un switch culturel, car alors que le premier opus n’avait été distribué en France notamment, ce ne sera pas le cas pour sa suite. Le distributeur Trinity CineAsia a acquis les droits de diffusion en salles pour 37 territoires du continent, dont le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, l'Espagne et d’autres.


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