👉 Pendant que l'Europe peine à suivre les États-Unis et la Chine dans la course à l'IA, le Golfe vise le podium mondial.
☕️ Hello, c’est Johan ! Chez Hupster, on aime raconter le monde de l’innovation sans se limiter au seul miroir (déformant) de la Silicon Valley. Aujourd'hui, je vais remplir toutes les cases de notre bingo : je vais parler IA, monarchies du Golfe, guerre au Soudan, Chine, et soft power. Oui, c’est un joli combo so 2025… C’est pas complètement une reco, mais je mets pas mal de liens dans cette histoire.
🧨 Au programme : 1046 mots pour 4’51 minutes de lecture. Merci! J.
Cette histoire commence cette semaine dans le Bureau ovale. J’imagine que vous avez lu ou vu ce qui s’est passé lors de la rencontre entre Donald Trump et Mohamed Ben Salmane, le commanditaire de l’exécution du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, et homme fort de l’Arabie Saoudite. Du cynisme chimiquement pur. Une autre petite séquence a retenu mon attention. Je quote: «You’re saying to me now that the $600 billion will be $1 trillion?” Good. I like that very much.». Un peu de contexte. Trump avait obtenu de l’Arabie Saoudite un investissement de 600 milliards dans les IA aux US. MBS a décidé de fêter son retour en grâce aux Etats-Unis en ajoutant 400 milliards.
Il y a quelque chose de fascinant dans la façon dont les pétromonarchies du Golfe jouent leur partie sur l'échiquier mondial de l’IA. Et il faut reconnaître qu’elles sont rentrées dans l’Histoire des IA en 2017, bien avant qu’on ne découvre ChatGPT il y a tout juste 5 ans. Cette année-là, Abou Dhabi nomme alors le premier ministre de l'Intelligence artificielle au monde. Je n’ai aucun souvenir d’avoir lu un papier sur ce sujet, ou alors j’avais dû le ranger dans le grand classeur à bullshit. Je ne devais pas être le seul, à en croire un entretien passionnant accordé par Jean-Loup Samaan à France Culture. Cet ancien professeur associé en études stratégiques au Collège de défense nationale des Émirats arabes unis de 2016 à 202, alors en poste à Abou Dhabi:
Cela laissait encore pas mal de monde perplexe. Mais cela indiquait déjà que les Emiratis avaient vu assez rapidement l'importance de l'intelligence artificielle.
Pourquoi si tôt alors? Les Émirats ont compris avant tout le monde qu'il leur fallait sortir de la dépendance au pétrole. ils ont agi vite. Très vite. Objectif : devenir une puissance incontournable de l'IA d'ici 2031. Les Saoudiens ont embrayé, avec leur «objectif 2030». Et ces dernières années, l’accélération dans la course y est vraiment très très forte. Notamment parce que ces pays disposent de quatre atouts XXL:
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