👉 On peut prendre l'affaire par tous les bouts, nos bonnes vieilles chaînes de télé ont perdu leur hégémonie sur nos consommations d'écran. Et vont devenir assez vite un média de complément. Et qui sera le média de masse ? Hein ?
☕️ Hello, c’est David. Vous pouvez me sortir toutes les courbes d’audiences que vous voulez, la télévision est en train de devenir un média de complément. Et les médias principaux seront à chercher du côté des plateformes mais surtout de YouTube.
Cette conclusion paraît inévitable quand on additionne tous les signaux, forts et faibles, du moment. Je vais vous en lister quelques-uns.
🧨 Au programme : 1085 mots pour 5’05’ de lecture. Enjoy ! David.
La menace Trump sur les grands networks pourrait très bien accélérer la mutation en cours, comme l’explique très bien Frédéric Filloux dans sa newsletter Episodiques (qui l’est souvent trop).
Le président américain multiplie les pressions sur les grands groupes audiovisuels, tentés de céder sans résistance. Ainsi, dans un premier temps, Disney a préféré interrompre l’émission de Jimmy Kimmel sur ABC après une séquence dénonçant la récupération politique de l’assassinat de Charlie Kirk par le mouvement MAGA. Avant finalement de la remettre à l’antenne. Sans aucune base légale, la simple évocation d’un risque de conflit avec la FFC (Federal Communications Commission) et Trump a suffi à créer un mouvement de panique.
Cette stratégie de « capitulation prophylactique » est bien réelle : CBS et ABC ont déjà réglé à l’amiable —en versant des millions de dollars— des procès intentés par Trump, malgré leur fragilité juridique. Le Wall Street Journal, devenu critique, a subi une plainte à 10 milliards de dollars. Et c’est 15 milliards pour le New York Times. Mais Trump reste obsédé par la télévision traditionnelle et promet sur Truth Social de faire tomber les animateurs de late shows comme Jimmy Fallon, Seth Meyers, John Oliver ou John Stewart. Le rapport de force avec les grands Networks est amplifié par leur dépendance à l’approbation du régulateur pour leurs projets de fusion ou d’expansion.
Mais l’équilibre médiatique se déplace. YouTube, regardé par 85 % des Américains, capte une audience plus jeune et dépasse déjà les networks en temps d’écran. Le streaming dans son ensemble franchira bientôt les 50 % de parts d’audience. Dans ce contexte, l’hypothèse d’une migration des stars de late shows vers YouTube prend corps. Un Jimmy Kimmel pourrait y multiplier son audience, sans doute réduire une partie de ses coûts et s’émanciper du contrôle politique. Protégées par la Section 230 de la Communications Decency Act, les plateformes comme YouTube resteraient largement hors d’atteinte des représailles de Trump. Cette bascule pourrait remodeler tout le paysage audiovisuel américain. Et changer le rapport de force.
En France, la question est autant économique que politique. Mais pas pour les mêmes raisons que les Etats-Unis. Tout le monde est frileux avec les réformes de l’audiovisuel dont personne ne sait où elles nous mènent et si elles vont aboutir, et avec la nouvelle concurrence des plateformes qui, elles, avancent très vite.
Pour comprendre le niveau de tension, il suffit de prendre la température au tout récent festival de la fiction de la Rochelle qui rassemble les principaux diffuseurs et producteurs. Et la manière dont Rodolphe Belmer, patron de TF1, a accueilli Justine Ryst, directrice générale de YouTube France, selon des propos rapportés par Sud Ouest :
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