Kamala a sa propre équipe TikTok

🔎 Hello, on finit la semaine en allant vers l’Ouest et les US, comme souvent. Et plus précisément en se rendant sur la campagne présidentielle de Kamala Harris. Si dans les sondages et les prédictions de victoires, la candidate démocrate est au coude à coude avec l’ancien président Donald Trump, la vice-présidence est en train de marquer énormément de points sur un terrain où on ne l’attendait pas : la viralité. On vous détaille les coulisses de cette stratégie qui sent la win.

🧨 Au programme : 591 mots pour 3 minutes de lecture. Enjoy ! Harold.

D’un papier très bien renseigné du Washington Post qui s’est infiltré dans la «meme team» de la candidate démocrate. La mission de ce commando de quinze Gen Z (dont 5 dédiés entièrement à TikTok) est simple : tout faire pour inonder les internets - et surtout les plateformes de vidéos courtes verticales (TikTok, Insta Reels ou YouTube Shorts) pour que leur candidate soit «dans la conversation». Quitte à ne plus compter les heures et finir leurs journées bien après minuit : « Notre job, ce n’est plus d’être un simple relais mais c’est de créer l’actualité » explique le manager de cette task force Parker Butler, 24 ans (!!).

Et tout est permis : des memes sur les Doritos, aller troller le propre réseau social de Donald Trump Truth Social....Et le tout le plus vite possible. Le journal rappelle, avec un ton sarcastique, que quand il fallait 10 personnes pour écrire un simple tweet de campagne pour Hillary Clinton en 2016, il faut aujourd’hui seulement un jeune derrière son écran pendant 30 minutes pour faire un montage efficace et le balancer sur TikTok.

^{UN MOT DE NOTRE SPONSOR}

De l’extérieur, on pourrait croire à une usine à gaz. De l’intérieur, c’est une affaire qui roule et collectionne les millions de vues. Un compte qui recense les memes créés par la team en question totalise plus de 4,4 millions d’abonnés sur TikTok, c’est à peine 1 million de moins que le compte officiel de la candidate démocrate. Et rien n’est laissé au hasard. Dans le design des posts, la mise en scène est volontairement « cra-cra » (grosse typo sur l’écran, format horizontal dans un cadre en 9/16, montage sur fond de gros sons hip-hop) pour jouer sur l’aspect natif des extraits diffusés.

Autre positionnement malin, l’ouverture d’un canal WhatsApp en espagnol pour partager aux 14,7% d’hispano-américains qui s’apprêtent à aller voter en novembre les dernières infos de sa campagne.

Evidemment, le camp d’en face ne se laisse pas faire. Trump est un « monstre social » dans tous les sens du terme dont les équipes savent manier avec la justesse nécessaire les thèmes pour indigner en ligne. Trump sait aussi s’effacer et laisser des éléments extérieurs, des blogueurs de la droite extrême (👋 Alex Jones) ou des figures comme Elon Musk faire passer des messages à sa place. Sans oublier les usines à memes (encore), notamment religieux, qui pullulent pour faire croire à ses supporters que le candidat Républicain est une figure messiannique, envoyé du ciel pour venir sauver l’Amérique.

Mais là où le magnat de l’immobilier, et ses équipes, parient sur des théories conspirationnistes ou des montages dopés à l’IA (👋 Taylor), son adversaire met en avant des blagues souvent justes, dans le bon timing et tirées de la culture web du moment. Et les chiffres ne mentent pas. Les contenus de Harris ont fait 100 millions de vues de plus que ceux de Trump sur TikTok depuis le début de la campagne. C’est déjà une victoire.

^{UN MOT DE NOTRE CHAÎNE YOUTUBE}

On a pu discuter pendant une quinzaine de minutes avec un grand patron à la tête d’une entreprise qui fait 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires : IKEA. Pendant ce face-à-face avec Jesper Brodin, on a parlé marketing, histoire, management, écologie et c’est à retrouver sur notre chaîne YouTube.