👉 Ou comment lutter contre les fake news plus efficacement...
☕️ Hello, parlons de fact-checking ce matin. Moi aussi, j’ai pensé qu’on tenait avec le debunking en quasi temps réel une arme de destruction massive de bullshit qui allait sauver la démocratie. Finalement, c’est un outil journalistique qui n’empêche pas la démagogie et les mensonges de circuler. Il n’a pourtant pas démérité: s’il a bien permis de rétablir des faits, il n’a pas réussi à réparer la confiance entre journalistes et public atteinte par des problèmes bien profonds.
On ne va pas vous faire une thèse mais on va aller prendre le pouls du moribond et expliquer pourquoi on parle désormais de pre-bunking plutôt que de debunking.
🧨 Au programme : 823 mots pour 5’47 de lecture. Enjoy ! David.
Le fact checking est l’outil éditorial dont on pensait qu’il se rapprochait le plus de ce mythe du journalisme, l’objectivité.
La question de la vérification de certaines informations et affirmations est venue au fil du temps et de l’indépendance des médias. Et le mot lui-même est apparu durant la guerre dans une rubrique du Boston Globe destinée à vérifier les rumeurs de guerre. En France, il est devenu à la mode à partir des années 90 et surtout 2000, quand il incarnait, dans une forme de marketing éditorial, la promesse d’un journalisme différent.
Dans la pratique : il s’agit simplement de vérifier des assertions par des faits. Inattaquable donc. Impossible de taxer le journaliste de parti pris puisqu’il se base sur des faits et rien que sur des faits. Enfin, ça, c’est dans un monde idéal. Qui n’est pas le monde dans lequel on vit. Parce que ça n’a jamais convaincu ceux qui n’avaient pas envie de croire. Le fact-checking a plein de vertus mais pas celle-là et c’est pourtant elle dont on n’a voulu la parer. Mais alors pourquoi ?
Un monde de fake news…
Je vais répondre de suite à cette question : non, ce n’est pas qu’un problème de journalisme. Plus globalement, c’est un problème de notre rapport aux sciences.
Prenons par exemple les résultats du tout dernier Baromètre « Science et Société » qui a pour objectif de mesurer l’opinion des Français sur la science, les innovations et la communauté scientifique. On y apprend que pour 69% des personnes interrogées, la science constitue la principale réponse aux grands enjeux contemporains. Super.
On y apprend aussi que la moitié d’entre eux pensent aussi que ce n’est pas parce qu’un scientifique spécialisé sur un sujet leur démontre un fait que c’est vrai. Et que cela vaut plus que leur jugement personnel. 42% vont même jusqu’à estimer que pour savoir si un fait est vrai ou faux scientifiquement, ils font plus confiance à leur expérience personnelle qu’aux explications des scientifiques.
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