👉 Je vous raconte la grande histoire mouvementée d'un quotidien qui attise les convoitises et inspire les autres journaux.
☕️ Hello, c’est David. Si «Le Parisien» était payé au nombre d’infos piquées par les confrères, le journal serait plus riche que son propriétaire actuel. Problème : ce n’est pas comme ça que ça marche. Mais ça aurait peut-être évité à la principale source d’informations des journaux audiovisuels de se retrouver dans le rouge. Une couleur qui va mal au teint de son actionnaire, «LVMH», tenté de vendre le journal et pas à n’importe qui : Vincent Bolloré.
Mais bon, moi, j’ai une théorie à ce sujet, je vous balance ça à la fin de la saga. En attendant, comme d’habitude, pour bien comprendre ce qui se joue aujourd’hui, il faut remonter un peu en arrière.
🧨 Au programme : 1607 mots pour 6’17 de lecture. Enjoy ! David.
L’histoire récente de la presse écrite en France commence souvent vers le milieu des années 40 du siècle dernier. La presse française sort exsangue de la guerre : beaucoup de titres ont collaboré, d’autres sont interdits. C’est le grand ménage. Et l’heure de la renaissance.
Le 22 août 1944. Paris n’est pas encore libéré – c’est pour bientôt – mais déjà Émilien Amaury, Claude Bellanger et toute une bande de résistants dégainent leur premier numéro : « La victoire de Paris est en marche ! ». Sur les ruines du Petit Parisien, journal star d’avant-guerre interdit pour « collaborationnisme », naît un quotidien coopératif, résolument engagé, qui arbore les valeurs de la Résistance. Il s’appellera Le «Parisien Libéré» qui se pose aussitôt comme journal populaire de qualité, accessible à tous, apolitique en façade, mais ancré à droite et gaulliste dans l’âme.
Dès ses débuts, le journal multiplie les innovations. Les années 50 et 60 marquent l’expansion via l’édition locale – c’est le premier journal à se décliner en plusieurs éditions départementales, pour coller au terrain. Le Parisien choisit la proximité : du fait divers aux histoires de quartiers, il deviendra la référence du quotidien de l’Île-de-France. Et il est lu jusque dans les banlieues rouges.
Le tirage du Parisien libéré grimpe en flèche, jusqu’à dépasser le million d’exemplaires. Pourquoi ? Parce qu’il a trouvé un double filon :
La proximité : l’info locale par arrondissements, par banlieues. Ce maillage le distingue de tous ses concurrents.
La modernité industrielle : Amaury, obsédé par l’efficacité, investit dans des rotatives dernier cri.
Ce journal fonctionne comme une start-up industrielle : il produit vite, beaucoup, avec un modèle économique robuste. Les recettes publicitaires affluent, portées par les grandes enseignes de la consommation de masse.
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