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Tous les jours, une question sur l’économie de la création et tous les mercredis une saga décryptée sur une entreprise qui cartonne 💡

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Par Hupster
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Le mot préféré des startupers est-il devenu ringard ?

👉 Ou comment « disrupter » ne tient plus ses promesses...

🔎 Hello, aujourd’hui petit point vocabulaire avec un mot que vous avez forcément entendu au moins une fois dans vos oreilles, et qui vous a donné des frissons : disrupter. Pourquoi ? Car on arrive à ce moment où « disrupter » ne représente plus un modèle tenable dans le monde de l’économie numérique, et de l’économie tout court. En tout cas, il ne peut pas être l’unique référentiel de notre futur, tel qu’on a essayé de nous le vendre. On vous décrypte tout ça.

🧨 Au programme : 691 mots pour 3 minutes de lecture. Enjoy ! David.


Quand on pense à Uber ou Airbnb, l’argument du prix a toujours été primordial (en sus de l’absence des terminaux bancaires dans les taxis parisiens). Alors c’est vrai, il y a eu l’inflation, mais on vit surtout un retour à la réalité. Si toutes ces entreprises pouvaient proposer des prix très bas, c’est qu’elles étaient massivement soutenues par leurs investisseurs. Et nous avons été bercés par une illusion subventionnée.

Maintenant que les investisseurs sont beaucoup plus frileux et que toutes ces start-ups doivent franchir le mur de la rentabilité, les services proposés sont beaucoup moins abordables :

  • Entre 2018 et 2021, les prix moyens d'Uber ont augmenté de 92 % selon The Hustle.

  • Entre août 2018 et août 2022, le tarif moyen d’une nuitée pour un logement a augmenté de 16,4 % en France selon Le Monde. Une inflation galopante particulièrement visible à Paris avec un + 61 %.

Résultat, on revoit des gens prendre des taxis, aller à l’hôtel, contacter des offices de tourisme pour avoir des contacts… Que des choses considérées comme has-been il y a encore peu.

La Sharing economy est-elle cassée ? // @Axios

Toutes ces licornes se retrouvent donc à nouveau face à une concurrence qu’elles étaient censées ringardiser. Résultat, elles utilisent les bonnes vieilles recettes. Et des nouvelles pas très loyales…

  • la carte du low cost : c’est Netflix qui propose un abonnement moins cher mais avec publicité

  • la carte du luxe : c’est AirBnB qui propose des équipements et des services de luxe qui le font ressembler de plus en plus à des hôtels

  • la carte de la répression : c’est Netflix encore qui arrête de fermer les yeux sur les mots de passe partagés

  • la carte de l’alliance : ce sont des VTC qui font des deals avec leurs anciens ennemis, les taxis

  • la carte de la fourberie : c’est AirBnB qui fait grossir le prix initial avec tout un tas de frais, de taxes, de charges supplémentaires… On appelle ça le « drip pricing » et c’est pas joli joli.


UN MOT DE NOTRE SPONSOR

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S’il y en a un qui résiste quand même à tout ça, c’est Amazon. Parce qu’il a réussi à se rendre incontournable, à devenir l’intermédiaire ultime, le réflexe premier dans toute recherche.

Une des manières d’y parvenir, c’est de pratiquer des prix d'éviction, c'est-à-dire d'offrir des prix bas, inférieurs aux coûts de production, sur certains marchés afin d'attirer les consommateurs et rendre impossible toute concurrence. Une fois le monopole installé, il suffit d'augmenter les prix et de réaliser des bénéfices importants.

Ou alors, on fait main basse de manière agressive sur un potentiel concurrent. C’est ce qui est arrivé aux débuts des années 2010 à une start-up qui avait monté un site de vente en lignes de couches pour bébés. Amazon a monté un business concurrent en tirant les prix au plus bas pour assécher la trésorerie de la start-up et la racheter à bas prix.

Tout cela est et a été raconté mais Amazon est devenu tellement omniprésent que les clients continuent de l’utiliser. Malgré tout. Reste qu’il s’agit d’un abus de position dominante qui peut être sanctionné.

Bref, s’il reste une chose qu’Amazon disrupte encore c’est la concurrence. Et c’est un peu de notre faute.


UN MOT DE NOTRE CHAÎNE YOUTUBE

Pour voir la version longue de notre interview avec David Castello-Lopes, une seule adresse : notre chaîne YouTube. David nous parle, pendant une demi-heure, de ses tout débuts, de sa première vidéo tournée à l’été 1996 ou encore de sa relation vis-à-vis de TikTok et des plateformes en général aujourd’hui.