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Tous les jours, une question sur l’économie de la création et tous les mercredis une saga décryptée sur une entreprise qui cartonne 💡

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Par Hupster
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👀 Pourquoi Meta joue le jeu de l'abstention ?

👉 Ou comment Mark Zuckerberg préfère la cuisine à la politique

🧐 Hello et bon jeudi ! Si vous suivez un minimum ce qui se passe durant la campagne électorale aux Etats-Unis, vous avez sûrement vu comment Elon Musk met X au service de Trump, vous avez peut-être lu (notamment chez Hupster) comment TikTok était devenu un endroit investi par les deux candidats pour aller chercher les jeunes et les indécis, vous avez même vu passer comment Kamala Harris organisait des meetings géants sur Zoom…

❌ Mais vous n’avez peut-être pas remarqué que rien de tout ça ne se passait sur Facebook ou Instagram. Normal, Meta fait tout pour s’éloigner de la politique, comme le raconte un article passionnant du New York Times. Quand Musk monte sur une estrade en black MAGA faire le diablotin derrière Trump avec un t-shirt Occupy Mars, on voit un Mark Zuckerberg bodybuildé et chaîne en or qui brille parler lunettes connectées et IA. On vous explique tout ça.

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Parce que ça lui a attiré beaucoup d’em… jusqu’à présent et que Mark Zuckerberg en a sûrement assez de pointer tous les quatre matins au Congrès pour s’excuser d’un Cambridge Analytica, d’une campagne de désinformation menée par la Russie ou du relais porté à l’idée (fausse) que Trump s’était fait voler l’élection en 2020.

Juste avant ce scrutin traumatique pour les Etats-Unis, le patron de Meta voulait que la politique soit au cœur de sa plateforme et il pensait pouvoir encadrer la diffusion des contenus douteux, en mettant notamment une « par room ». Avec le non-succès que l’on sait. 

Et deux semaines après les émeutes du 6 janvier devant le Capitole, Mark Zuckerberg annonçait qu’il allait réduire les contenus « politiques » et c’est ce qu’il a fait. Pas en augmentant les équipes chargées de les modérer, au contraire, mais en misant sur des filtres et des réglages automatiques.

Selon Meta, tout cela serait aussi l’expression des utilisateurs qui veulent voir moins de politique dans leurs flux. Alors, on leur pousse plus de programmes divertissants, du sport, de la cuisine....

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Dans les faits, il y en a moins de contenus politiques même s’ils n’ont pas complètement disparu. Car ce n’est pas parce que ça se voit moins que ça ne circule pas. Facebook modère peut-être les affichages mais pas les contenus. Les utilisateurs peuvent encore accéder à des groupes et publications politiques en effectuant des recherches, tandis que la désinformation continue de circuler, notamment dans des groupes privés sur Facebook et WhatsApp. C’est même de là qu’est partie la rumeur folle de migrants mangeant des animaux de compagnie. Toutefois, Meta dit retirer régulièrement des campagnes de désinformation provenant de pays comme la Russie, la Chine et l’Iran.

Mais difficile désormais de vérifier l’impact et la vitalité de ces contenus puisque Meta a également supprimé certains outils utilisés par des journalistes et des chercheurs pour surveiller la diffusion d’informations politiques et la désinformation.

Globalement, si Mark Zuckerberg voulait arrêter d’attirer l’attention sur lui, c’est gagné. On parle de lui pour bien d’autres raisons en ce moment.

Si Meta ne va plus à la politique, c’est la politique qui viendra à elle. Ainsi, la tension générée à l’approche du vote se répercute forcément sur l’ensemble des plateformes, y compris Facebook et Instagram. On sait aussi que Donald Trump a fait de Meta un adversaire à abattre, préférant désormais soutenir TikTok pourtant menacé d’interdiction. Quel que soit le résultat de l’élection, il accusera Mark Zuckerberg de l’avoir fait perdre ou d’avoir tout fait pour tenter de le faire perdre. Et dans le cas où il est élu, on sait très bien à quel point il peut être rancunier.

Tout cela cache aussi la vraie problématique derrière tout ça : la modération des contenus problématiques, violents, explicites… Et comment parvenir à la fois à gérer le volume, les lois locales, et la liberté d’expression. A moins de fermer totalement le robinet, les programmes continueront de circuler bien après l’échéance de novembre.  


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Champion du monde du 800 mètres en 2017, Pierre-Ambroise Bosse est loin d’être un athlète comme un autre. Suivi par des milliers d’abonnés sur ses comptes Insta et TikTok, il parle sans filtre de son sport qui, selon lui, a été dégradé par l’image et les réseaux sociaux au fil des années. Aujourd’hui retraité et loin du sport business, il s’engage dans l’associatif avec The Clean Project, un mouvement écolo qui organise des footings anti-pollution dans toute la France. On a parlé de tout ça - et on a beaucoup ri - avec lui. C’est dispo sur notre chaine YouTube.