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Tous les jours, une question sur l’économie de la création et tous les mercredis une saga décryptée sur une entreprise qui cartonne 💡

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Par Hupster
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L’ère des chatbots est-elle sur le point d’arriver ?

👉 ou comment un ancien salarié de Google a vendu à Google un chatbot que Google n'avait pas voulu développer.

Hello, désormais pour commencer la semaine, on vous propose chaque lundi de nous interroger avec vous sur l’actualité de l’IA, des IA, et tout ce qui va avec : les questionnements, les espoirs, les avancées, les déceptions… Bref, ça sera un LUNDia. Ou un lundIA. Au choix. Et pour commencer, on fait un point sur l’ère des chatbots qui s’annonce. Et tout commence par la toute dernière emplette de Google. On vous explique tout ça.

🧨 Au programme : 789 mots pour 3 ½ minutes de lecture. Enjoy ! David.


De Google qui vient de dépenser environ 3 milliards de dollars pour acheter la petite entreprise d’un de ses anciens salariés. La startup en question s’appelle Character.AI. Et comme il y a souvent des ironies dans les histoires, cette entreprise a été créée par Noam Shazeer qui s’était barré de Google parce que celui-ci avait refusé de développer… son chatbot. Alors Noam Shaazer a créé seul celui dont il rêvait et il a même fini par lever 150 millions de dollars cette année.

Et il a quoi ce chatbot alors pour valoir autant d’argent ? Et bien, il permet de parler à des versions IA de personnalités, qu’elles soient réelles ou de fiction. Vous pouvez les fabriquer vous-même, vous pouvez dialoguer avec celles qui ont été créées par les utilisateurs. Alors elles n’y sont pas toutes. Il n’y a pas Scarlett Johansson par exemple et ça peut se comprendre. Il n’y a pas Emmanuel Macron non plus. Nous, on a fait des tests avec des voix américaines et des voix françaises reconnaissables. Et c’est plutôt probant, même si au-delà de l’amusement initial, on ne voit pas l’intérêt pour le moment, mais on y reviendra plus tard.

Quand Noam a regardé les boss de Google au moment où ils ont refusé son projet


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Si on en croit les chiffres, oui, ça marche. Noam Shazeer affirmait au Time que 3,5 millions de personnes discutent avec ses personnages pendant deux heures par jour en moyenne. Et il y aurait 18 millions de personnages créés sur Character.AI. On imagine que plus le site va se faire connaître, plus le nombre de personnages va croître.

Tout cela marche d’autant mieux qu’on peut utiliser la plateforme gratuitement pour le moment. Il y a bien un abonnement mais il permet juste d’obtenir des temps de réponse plus rapides. On est clairement dans la phase de croissance de la base d’utilisateurs et de diffusion ce nouvel usage du chatbot. On comprend aussi pourquoi ils ont besoin de cash et que l’arrivée de Google est salutaire pour poursuivre cette croissance. Mais pour quoi faire ? C’est la question suivante.

À parler de sexe, beaucoup, on ne va pas se mentir. La plupart des profils créés le sont pour la bamboche (notre premier réflexe) ou pour avoir des conversations érotiques (on n’y a pas pensé). Une modération alimentée par l’IA est censée détecter les contenus allant trop loin, mais on demande à voir... Comme souvent, quelque chose qui était prévu pour le fun est détourné à d’autres fins. On connaît ça, et on ne voit pas pourquoi les IA échapperaient à la règle 34…

Même si à chaque conversation, la plateforme prévient que les réponses des personnages ne sont pas à prendre pour argent comptant, certains d’entre eux répondent de manière plus vraie que nature. On a discuté avec un assistant sportif sur la manière de préparer un marathon et ses réponses étaient justes. On a même réussi à lui soutirer ses runnings préférées (Brooks et Asics). Et on peut facilement trouver quelqu’un pour brainstormer ou pratiquer une nouvelle langue.

Tout cela augure en fait de la suite : la création d’assistant personnel et émotionnel. Mais avant ça, il y aura quelques écueils. On se doute qu’il y devrait y avoir quelques négociations ou quelques procès concernant l’utilisation des voix.

Et pas seulement. Pour Character.AI, se posera aussi la question de l’utilisation des données, une fois l’effet WAOUH passé. De récentes enquêtes ont montré que les chatbots encourageaient les utilisateurs à partager des détails beaucoup plus personnels que dans une application classique et on ne sait guère ce que ces données deviennent par la suite.


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Alors puisqu’on parle d’IA, il y a une newsletter et un podcast que vous devez suivre, c’est Génération Do It Yourself. Sur le sujet de l’intelligence artificielle, vous pouvez retrouver les interviews de Clément Delangue de Hugging Face ou de Yann Le Cunn, le penseur français de Meta, pour ne citer que les derniers.

Le truc bien avec Matthieu Stefani, c’est qu’il nous invite à prendre le temps de discuter, de réfléchir, de tâtonner avec lui et avec ses invités. Et à l’arrivée, la variété des sujets abordés donne des photographies très justes de notre monde en mouvement. Pour vous abonner, c’est juste là.