Hello, c’est le moment de se poser et de se demander si les tentatives de régulations de plateformes comme Airbnb servent à quelque chose ou pas. Pourquoi maintenant ? Parce que ça fait un an que la ville de New York a mis en place une série de mesures drastiques contre les locations de courte durée et qu’on peut faire un premier bilan. On vous explique tout ça mais on peut déjà vous dire que la réponse est : « it’s complicated ».
🧨 Au programme : 720 mots pour 3 minutes de lecture. Enjoy ! David.
Juste avant de vous plonger dans notre question du jour, on voulait vous soumettre un petit questionnaire pour apprendre à mieux vous connaître, vous, nos chers abonnés. Ça prend (à peine) 1 minute et c’est juste ici. Merci d’avance et bonne lecture.
Des tentatives de grandes métropoles mondiales de lutter contre les dommages collatéraux provoqués par les Airbnb et consorts. Car partout où les locations touristiques passent, les loyers et les offres trépassent. Pour tenter de remettre de l’ordre dans tout ça, il y a un an, la ville de New York, a adopté une loi interdisant la plupart des locations d'appartements entiers pour des séjours de courte durée sur des plateformes comme Airbnb. Il faut dire qu’elle était particulièrement touchée par le phénomène : en 2022, il y avait plus d’appartements proposés sur Airbnb que de logements disponibles à la location à long terme à New York.
Pour être concret, voici en résumé ce que les New-yorkais ont le droit de faire : ils peuvent louer des chambres de leur logement à deux personnes pour des séjours de moins de 30 nuits et à condition d’être présents ; au-delà de 30 jours, ils font ce qu’ils veulent.
Le but est clairement de ramener des logements dans les parcs des résidences permanentes. Et éventuellement de faire baisser les prix.
Qui aura la plus grande tour ?
UN MOT DE NOTRE SPONSOR
On peut répondre à cette question selon plusieurs points de vue.
Est-ce que c’est efficace au niveau de l’offre Airbnb ? La réponse est oui. Selon des chiffres rapportés par Wired, dans les jours qui ont suivi l'entrée en vigueur de la loi, le nombre de locations à court terme sur Airbnb a chuté de 15 000, soit une baisse de près de 70 % à Manhattan et plus encore aux alentours. Et on a contacté une baisse des offres illégales grâce à un meilleur système de contrôles.
Est-ce que c’est efficace au niveau de l’offre locative ? La réponse est « pas vraiment ». Ou peut-être « pas encore » pour rester optimiste. Mais pour le moment, les loyers restent élevés et la disponibilité des logements reste faible pour des baux de longue durée. Manifestement, les « hôtes » n’ont pas franchi le pas, comme s’ils espéraient un retour en arrière. En effet, si l’offre de location de courte durée a donc chuté, celle pour des séjours de 30 nuits ou plus reste importante. Et largement sous-utilisée. Toujours au détriment de locations plus classiques.
Quant au loyer moyen sur l’ensemble de la ville, il a augmenté d'environ 100 dollars. Aux endroits les plus chers du mètre carré, il a certes baissé mais il s’agit d’une tendance qui existait déjà avant. Une sorte de correction naturelle.
Le seul effet vraiment visible au fond, c’est une explosion de la demande sur le New Jersey voisin.
S’il y en a un qui compte bien profiter de cette absence d’effets marquants, c’est Airbnb qui a déjà demandé à la ville de New York de revenir sur cette loi. Ce n’est pas au programme pour le moment.
Ailleurs, on regarde avec intérêt ce qui se passe à New York. À Amsterdam ou à Berlin, on a déjà fortement limité le nombre de jours maximum auxquels peuvent prétendre les propriétaires pour louer leur bien immobilier. Et les amendes sont sévères en cas de dépassement. Barcelone qui avait mis en place le même système l’a jugé insuffisant pour lutter contre le surtourisme, et la ville qui déjà n’autorisait plus de nouvelles licences pour mettre son logement sur Airbnb, prévoit une interdiction de ces locations d’ici 2028.
Dépassée aussi par le surtourisme, la Grèce va interdire toute nouvelle licence de location de courte durée dans trois quartiers du centre d'Athènes, et va augmenter la taxe sur ces locations saisonnières.
En France, juste avant l’été, une loi avait été votée pour limiter la durée maximale pendant laquelle une résidence principale peut être louée et pour annuler les avantages fiscaux dédiées aux locations de courte durée. Une dissolution étant passée par là , les décrets d’application n’ont toujours pas été votés.
UN MOT DE NOTRE CHAÃŽNE YOUTUBE
Cette semaine, pour notre grand entretien, on vous propose un face-à -face avec le plus Français des chefs colombiens : Juan Arbelaez. De Top Chef à Quotidien en passant par Instagram et ses influences, il nous parle du métier de chef en 2024 (qui est aussi celui de créateur de contenus). On a adoré discuter pendant une demi-heure avec Juan, si ça vous intéresse, c’est ici.
Hupster
Tous les jours, une question sur l'économie de la création et tous les mercredis une saga décryptée sur une entreprise qui cartonne💡