Hupster

Tous les jours, une question sur l’économie de la création et tous les mercredis une saga décryptée sur une entreprise qui cartonne 💡

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Par Hupster
3 juil. · 5 mn à lire
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👀 The Impact Story, quand le positif marche

👉 Oui oui, il y a quand même de bonnes nouvelles !

🔎 Hello, on vous fait rencontrer cette semaine le créateur de contenus engagés Mamadou Dembele qui tient le compte « The Impact Story » sur Instagram et TikTok.

🎥 Où l’on apprend qu’il n’avait pas du tout prévu de passer devant la caméra.

🧨 Au programme : 1 256 mots pour 5 minutes de lecture. Enjoy ! David.


Dans sa vie professionnelle, Mamadou Dembele est un acteur engagé de l’économie puisqu’il travaille pour un fonds d’investissement spécialisé dans les projets à impact. Dans sa vie personnelle, il est aussi un créateur de contenus engagé puisque c’est lui qui est derrière le compte The Impact Story.

À même pas 30 ans, il est devenu la voix qui compte sur les réseaux sociaux pour faire connaître des projets d’écologie positive, des idées constructives, des solutions qui marchent, des plans pour demain alors que notre futur s’assombrit un peu plus chaque jour.

On parle souvent des petits gestes dont on peine à voir la finalité. Lui nous montre des initiatives destinées à devenir grandes. Cette « positive attitude », il l’a construite avec intelligence et patience. En se remettant en question quand ça ne marchait pas au début. Aujourd’hui, il parle à plus de 500 000 followers sur Instagram et TikTok et il a des projets pour lui aussi.

Il a accepté de nous raconter les moments forts de son parcours. Et ça fait du bien.

Voici à quoi ressemble un sourire à impact // @TheImpactStoryVoici à quoi ressemble un sourire à impact // @TheImpactStory

Le moment où j’ai la révélation « écolo »

« À la base, je n’étais pas du tout sensibilisé à ce sujet, comme beaucoup de gens. J’y suis venu via les inégalités sociales. J'ai vécu dans trois milieux assez différents : je suis né au Mali, j'ai vécu dans une cité en Seine-Saint-Denis et aussi à Paris dans le 17ème. Résultat : j'ai vite été confronté aux inégalités sociales, puis à l’écologie quand j’ai compris le lien qui existait entre les deux.

Mais il y a eu un moment précis où j’ai eu une prise de conscience. Je vous raconte.

À l’époque, je fais un stage en finance dans le quartier de la Défense. Au bout du quatrième mois, en arrivant devant les tours, il y a une manifestation de Greenpeace qui bloque les accès pour dénoncer le rôle de la finance dans l’exploitation des énergies fossiles, dans le réchauffement climatique.

Devant cette tour, j’échange avec une militante. Parce que moi, alors, je ne comprends pas pourquoi elle ne manifeste pas plutôt devant le siège d’une compagnie pétrolière. Elle m’explique comment tout est lié, justice climatique, justice sociale, la manière dont les plus précaires seront les plus vulnérables au réchauffement climatique. C’est là où j’ai ouvert les yeux.»

Le moment où je commence à m’engager

« Je commence à suivre des médias qui parlent de ces sujets. Et très vite, je me demande ce que je peux faire à titre personnel. La chose la plus évidente sur laquelle on peut agir, c’est sa consommation. Je décide donc de ne plus manger de viande. C’est bien, mais je me dis aussi que ce n’est pas suffisant. On a besoin de quelque chose de plus systémique. Comme j’étais destiné à faire de la finance, je fais le choix de me spécialiser dans la finance à impact liée à l’environnement.

Je termine mon premier stage et à partir de là, tout se fait de manière progressive. Je continue à lire des articles, à regarder des documentaires. À la fin de mon cursus, je ne trouve pas de travail, alors j’opte pour un second stage de fin d’études en ciblant des entreprises engagées. Et je finis par trouver une place au sein de Bliss, le premier fonds d’investissement certifié B.Corp, label donné aux entreprises avec un impact sociétal et environnemental positif.

Moi je travaille pour la partie “fondation” qui me permet de découvrir tout le milieu associatif. Et ça nourrit beaucoup mes réflexions pour passer aux étapes suivantes. »


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Le moment où je me lance sur les réseaux sociaux

« Comme beaucoup de gens de ma génération, je passe du temps sur les réseaux sociaux. Le réchauffement climatique, l'environnement, on en parle. Mais à chaque fois, c’est toujours alarmiste, c'est toujours catastrophiste, c'est toujours anxiogène. Et je trouve que ça ne pousse pas à l'action.

Un jour, je prends un café avec une amie. Elle me dit que le problème, c'est qu'il n'y a pas de solution aujourd’hui, qu'on ne sait pas quoi faire. Cette phrase, elle me marque parce que moi, dans mon métier au quotidien, j'en vois tout le temps des entrepreneurs qui ont des solutions, qui des projets à l'impact. Je me suis dit que ça serait intéressant une plateforme où on pourrait découvrir tous ces projets qui existent.

Je me tourne vers les réseaux sociaux qui me paraissent la solution la plus simple. Je n’y suis pas personnellement, je ne sais même pas faire de story.

Mon premier format, ce sont des interviews d’entrepreneurs face caméra. Et, je poste mes premières vidéos. Je me dis que ça va fonctionner. Et en fait, pas du tout. Ça ne marche pas. Très peu de gens regardent.

Même si je vois ça comme un projet personnel, j’ai envie qu’un maximum de personnes puissent voir ces vidéos qui me semblent utiles. Je commence à regarder ce qui marche, ce qui ne marche pas. Et je fais évoluer le format au fur et à mesure.

Je vois que ce qui commence à prendre, ce sont les formats courts. Difficile de faire passer une interview de 5 minutes à 1 minute. Une seule solution : c’est à moi de raconter l’histoire. Je commence par le faire en voix-off. Ça fonctionne de suite beaucoup mieux. Je vois ensuite que ce qui marche encore mieux, ce sont les comptes incarnés. Donc il faut que je me montre.

Ça s’est fait comme ça, et ce n’est pas évident du tout au début. C'est pas du tout naturel de se filmer tout seul. Alors je commence par TikTok, là où je suis sûr que personne ne me reconnaîtra. Et je vois très vite que ça fonctionne de mieux en mieux. Et ça m'encourage à continuer.»

Le moment où j’ai douté

« Il y en a eu deux. Au tout début, quand tu postes et que ça marche pas du tout. Je ne comprenais pas, la vidéo que je postais était passionnante, mais elle n’avait que 100 vues. Et celle d’après encore 100 vues. Ce n’est pas évident de trouver la force de continuer. Dans ces moments-là, il faut vraiment vouloir que ça fonctionne pour essayer d’autres choses, d’autres formats. J'aurais pu m'arrêter au bout de dix épisodes. Et je pense que beaucoup de gens font ça. Mais ce n’est pas parce qu'une initiative ne fonctionne pas qu'il faut s'arrêter. Ça veut dire qu'il y a quelque chose qui n’est pas bien fait. Et il faut voir ce qu'on peut améliorer.

Sur son compte, Mamadou n'hésite pas non plus à s'engager sur des sujets de société // @TheImpactStorySur son compte, Mamadou n'hésite pas non plus à s'engager sur des sujets de société // @TheImpactStory

Et le deuxième moment, c’est quand je me suis exprimé sur des sujets de société. Généralement, ce que je partage c’est « good vibe », j’ai peu de critiques ou alors ça concerne les projets et ça ne me touche pas. Mais il m'est arrivé de m'exprimer quelques fois sur des sujets de société, et là, on peut prendre des critiques auxquelles on ne s'attend pas. À ce moment-là, on peut le prendre personnellement.

Je n’ai pas été cyberharcelé, mais j’ai compris ce que ça voulait dire quand on parle de la santé mentale des créateurs de contenus. Prendre des critiques gratuites de personnes que tu ne connais pas, ça peut avoir un impact sur ton moral, ta santé. Le seul moyen de faire face, c’est de prendre du recul, et apprendre à le gérer seul. »

Le moment où je me suis dit que ça va marcher

« Les gens pensent qu'il y a une vidéo qui fait que d’un seul coup, ça se met à cartonner. Mais en fait, pas du tout. Ça monte en escalier, de manière régulière.

Un des moments les plus significatifs à titre personnel, c'est quand je passe la barre des 100.000 abonnés sur Instagram au bout d’un an et demi. Quelque chose se passe dans ma tête.

Ce qui me pousse à continuer aussi, ce sont les messages privés que je reçois. Notamment celui d’un jeune homme qui a décidé de quitter son travail parce qu'il a été inspiré par les vidéos que je proposais. Il m'a dit que ça a été un déclencheur dans sa décision. Ou cette professeure d’un lycée français au Portugal qui disait utiliser mes vidéos afin que les élèves puissent étudier les différents projets.

C’est incroyable de se dire que faire des vidéos comme ça, dans sa chambre, peut avoir un impact, aussi minime soit-il, sur certaines personnes.

C’est la même chose pour les entreprises que je mets en avant. Récemment, j'ai parlé d'une boîte qui s'appelle Solly, qui fabrique et distribue une carte bleue qui facilite les dons pour les sans-abri. Avec la disparition du cash, on est moins en position de répondre à leurs sollicitations quand on nous demande un peu de monnaie. Avec la carte, il suffit de tendre son téléphone pour la créditer. Quand j'en ai parlé, ils étaient en campagne de financement et j’ai su que les dons avaient été plus importants après ma vidéo.

Aujourd’hui, ma vie est organisée entre la semaine où je travaille dans un fonds d’investissements dédiés aux projets à impacts et le week-end, où je produis mes vidéos pour les réseaux sociaux. Les deux activités sont séparées mais elles ont le même objectif : être dans des projets qui ont du sens. Donc d'un côté, pouvoir les financer, de l'autre, pouvoir leur donner de la visibilité.

Les projets que je sélectionne, ils doivent avoir un impact environnemental, social et ils doivent être innovants. J’étudie une dizaine de projets par semaine à mon travail mais j’en vois passer une cinquantaine. C’est là que je trouve certaines idées. Et désormais, on me contacte beaucoup directement. »

Le moment que j’attends

«Je vais lancer la deuxième saison de mon podcast et je réfléchis à des formats vidéos plus longs. Je ne sais pas encore comment les financer. Aujourd’hui, je fais quelques collaborations qui me permettent de financer en partie ce que je fais. Mais les formats longs, ça coûte plus cher à produire. Il va peut-être falloir d’autres manières de les produire.»


UN MOT DE NOTRE COMPTE TIKTOK

Hupster, c’est aussi sur TikTok. Au programmme plusieurs vidéos par semaine sur l’actu des créateurs et des formats en collaboration avec les copains d’Usbek et Rica. Pour en savoir plus, ça se passe ici (et on est déjà 42 000).

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