👉 ou comment l'Australie est peut-être en train de montrer la voie...
☕️ Hello. Interdire les réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, ne plus les exposer à des fonctionnalités problématiques, redonner la main aux parents…? Beaucoup de choses sur la table ces derniers jours concernant la protection des mineurs. On va faire le tri avec vous.
🧨 Au programme : 736 mots pour 5mn de lecture. Enjoy ! David.
De ce qui aurait dû être considéré comme un problème de santé publique depuis bien longtemps : la protection des personnes les plus fragiles face aux excès du monde numérique. Personne n’a trouvé la réponse idéale mais les choses sont en train de bouger très vite.
C’est l’Australie qui se retrouve en pointe du combat. Elle vient d’adopter une loi interdisant les réseaux sociaux pour les enfants de moins de 16 ans. Charge aux plateformes comme TikTok, Facebook, Snapchat, X et Instagram de s’assurer que les utilisateurs ont l’âge requis pour accéder à leurs services, sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 50 millions de dollars australiens. Jusqu’à présent, aucun gouvernement n’a réussi à imposer quoi que ce soit aux GAFAM. Là, l’exemple australien est radical.
Et il semble que la pression va être forte également aux Etats-Unis pour durcir l’accès aux réseaux sociaux pour les jeunes Américains. On savait déjà que l’actuel administrateur de la santé publique des États-Unis voulait que les médias sociaux affichent un avertissement indiquant que leur utilisation peut nuire à la santé mentale des adolescents. Mais celle qui va lui succéder à ce poste veut aller plus loin. Choisie par Donald Trump, elle a appelé à l'interdiction des médias sociaux pour tous les adolescents et les jeunes enfants.
UN MOT DE NOTRE SPONSOR
Difficile de répondre par l’affirmative dès maintenant, mais il se passe quelque chose. A commencer par l’application de telles mesures.
Savoir si c’est possible, les législateurs australiens disent que ce n’est pas leur problème, que c’est aux plateformes de régler cette petite question à laquelle elles auraient dû s’attaquer depuis longtemps.
On se doute bien que les mêmes plateformes ne voient pas d’un oeil favorable ce genre de mesures. En Australie, elles ont cherché à obtenir un audit technique avant la décision des autorités. En vain donc. On verra un peu plus loin ce qu’elles tentent de mettre en place de leur côté pour montrer qu’elles se bougent.
Au nom de la « liberté d’expression », par le biais d’une association interprofessionnelle, elles sont aussi en conflit avec la Floride qui a interdit aux enfants de moins de 13 ans de créer des comptes de médias sociaux et exige que les jeunes de 14 et 15 ans obtiennent la permission de leurs parents pour accéder à ces sites.
D’autres voix s’élèvent aussi pour s’interroger sur les conséquences de couper une partie de la jeunesse de ce qui fondent leurs relations quotidiennes, quoiqu’on en pense. Pendant le Covid, les réseaux sociaux avaient joué un rôle prépondérant le maintien d’un lien social. Et certains pensent aussi que des jeunes pourraient se tourner vers des réseaux beaucoup moins visibles et contrôlables.
En tout cas, ce genre d’annonces va dans le sens d’une prise en compte des réseaux sociaux comme d’un phénomène de santé publique. Les principaux intéressés commencent à bouger.
Elles ne sont pas inactives. Ainsi, TikTok vient d’annoncer que les moins de 18 ans ne pourraient plus utiliser les filtres qui modifient radicalement les caractéristiques du visage. Seuls les filtres « rigolos » seraient désormais acceptables. Rien qui puisse en revanche mettre en danger la santé mentale des utilisateurs par rapport à leur apparence physique.
De son côté, Meta vient de proposer une norme harmonisée de vérification de l'âge pour toute l’UE et pour toutes les applications. En outre, si un enfant mineur souhaite télécharger une application, les parents devront en être informés.
Et il y a deux mois, Instagram a fait passer en mode privé tous les comptes nouveaux et existants créés par des personnes ayant indiqué qu'elles avaient moins de 18 ans. Un statut qui nécessite d’approuver a priori les demandes d’abonnés. De nouvelles fonctionnalités de contrôle parental permettront aux parents de voir la liste des personnes à qui leur enfant a récemment envoyé un message, ainsi que les sujets de contenu que leur enfant a choisi de voir plus souvent.
L’IA générative est déjà au cœur du même genre de questionnements. Une mère de famille américaine a déposé plainte contre la société Character.ai qu’elle accuse d’être responsable du suicide de son fils de 14 ans. Celui-ci était tombé amoureux d’un des chatbots de la startup.
Si ce n’est pas la première histoire du genre qui circule, ce sera peut-être la première à finir devant un tribunal.
(A demain pour une nouvelle saga Hupster, on va s’intéresser à Tesla.)
UN MOT DE NOTRE CHAINE YOUTUBE
Il a découvert la tech dans ses années collège et ne l'a plus jamais quittée. Aujourd'hui, il en parle sur YouTube à une communuauté qui frôle les 700 000 abonnés. On a voulu comprendre avec Léo Duff comment il fabriquait ses vidéos, combien de temps ça lui prenait et aussi comment il voyait se développer devant ses yeux l'industrie des créateurs dont il fait aujourd'hui pleinement partie.
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Hupster
Tous les jours, une question sur l'économie de la création et tous les mercredis une saga décryptée sur une entreprise qui cartonne💡