Hupster

Tous les jours, une question sur l’économie de la création et tous les mercredis une saga décryptée sur une entreprise qui cartonne 💡

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Par Hupster
7 mai · 3 mn à lire
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👀 Et si la créativité se jouait dans les parcs ?

👉 Où l'on comprend que les aires de jeux pour enfants ont une influence capitale pour les plus grands aussi

🔎 Hello, on vous explique cette semaine comment une politique volontariste des aires de jeux pour enfants peut stimuler la créativité générale.

🧐 Où l’on apprend que les premiers squares avaient pour but d’éduquer les enfants au monde du travail.

🧨 Au programme : 1 229 mots pour 6 minutes de lecture.

💡 NB : Nous publions notre saga exceptionnellement un mardi car nous prenons quelques days off sur les jours fériés. Mais on se retrouve dès vendredi avec une nouvelle question.

Enjoy ! David.


« Six astuces pour booster votre créativité ! » Ce genre de propositions pullulent sur Internet aujourd’hui. Et les réponses vous proposent invariablement de briser vos routines, de sortir de votre zone de confort, de tenter de nouvelles expériences, de ne pas vous censurer, de cultiver votre inspiration, d’écrire…

Et il y a une autre recommandation qui revient souvent : penser comme un enfant. Sympa comme idée, mais ça dépend quand même beaucoup de l’enfance que vous avez eue et où vous l’avez passée. Parce que tout cela renvoie à une question cruciale : qu’est-ce qui stimule notre créativité quand nous sommes enfant ? Et qu’est-ce qui stimule la créativité des enfants d’aujourd’hui ?

Il y a tout un tas de réponses possibles : la lecture, l’environnement proche, Internet, TikTok (si si !), l’école, l’ennui, les jeux… Mais selon où vous vivez (les trois quarts des enfants habitent en ville), il est possible que l’extérieur, le dehors, ne soit pas un facteur stimulant. Et c’est probablement un manque énorme.

Gare à la crise d'épilepsie // © Getty ImagesGare à la crise d'épilepsie // © Getty Images

Où je veux en venir ? À cette magnifique enquête de Bloomberg sur la transformation des espaces de jeux aux États-Unis en usines à fabriquer de la créativité. On y croise la «Megaswing» du parc FDR de Philadelphie, une structure elliptique de 36 mètres sur 30, d'où pendent 20 balançoires de cinq types différents, et qui trône au milieu de toboggans et autres jeux pour tous les âges. Ou la balançoire du parc de Gathering Place à Tulsa et ses 5 mètres de haut. Ou encore la «To and Fro Swing» de Toronto où l’on peut se balancer en tandem… On est loin des squares parisiens qui privilégient les normes et favorisent l’ennui. 

Au moment où on nous propose d’améliorer notre rapport au monde et aux autres en troquant l’infobésité par de l’attention sélective, on n’oublie peut-être une réjouissante ouverture vers un autre monde. Plus ouvert, plus collaboratif, plus formateur. Le square !

On va essayer de vous décrypter tout ça.

1/ De l’utilité des parcs

Faisons juste un petit retour en arrière. On retrouve les premières aires de jeux aux États-Unis à la fin du 19ème siècle. Il s’agit d’aider la jeunesse la plus pauvre, enfants d’ouvriers ou issus de l’immigration qui trainent dans les rues. Des sociétés philanthropiques créent alors des aires de jeux dont l’objectif est aussi de leur donner des repères et de leur apprendre les règles. (Et aussi devenir de la future main d’œuvre en passant.) Les plus âgés jouent à des jeux collectifs sous la supervision d’adultes. Mais les plus jeunes jouent seuls dans les bacs à sable, aux balançoires, aux tourniquets… Ces squares gagnent l’Europe et notamment l’Allemagne.

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